24.1.07

Un faux documentaire sur la mort de George W. Bush

Les yeux écarquillés devant Canal+ pendant une bonne demi-heure, reprochant aux journalistes français de nous cacher des événements importants, on s'est ensuite rendu compte que les événements narrés par le film allaient trop loin : non, non, George W. Bush n'est pas mort dans la réalité, il n'a jamais été touché par balle à la suite d'une manifestation à Chicago.
Il s'agit du docu-fiction ou faux documentaire Death of a President, construit comme un vrai documentaire, mêlant des images d'archives à des témoignages... très crédibles. Réalisé par le Britannique Gabriel Range, c'est un film anticipatif très osé ; les événements sont censés se dérouler en octobre 2007.
En filigrane, des thèmes sociaux et politiques sont abordés et critiqués : le sensationnalisme, la réduction des libertés individuelles, la guerre en Irak menée pour de fausses raisons, la lutte contre le terrorisme qui justifie l'emprisonnement d'innocents...
Pour en savoir plus, lire (en anglais) :
- l'article de wikipedia ;
- le site officiel du film.

22.1.07

Truands vs Infiltrés

Ayant vu Truands de Frédéric Schoendoerffer et Les Infiltrés (The Departed) de Martin Scorsese à deux jours d'intervalle, je me permets ici un rapprochement osé entre ces deux films. Ils décrivent tous deux un univers de violence où des luttes de pouvoir sont en jeu, mais c'est bien leur seul point commun !

Je suis allée voir Truands sans avoir lu de critique avant. Je ne m'attendais pas forcément à un film grandiose, mais alors quelle déception ! Je n'ai vu à l'écran qu'une succession de séquences de violence et de sexe, des personnages agressifs, un montage agressif, des dialogues agressifs... Le tout vide de toute histoire ou de sens. Ne parlons même pas de morale ou de message ! Une pléiade d'acteurs mauvais frisant le ridicule, et une mise en scène de mauvaise série TV...
Le seul intérêt de ce film, qui m'a laissée perplexe, a été la ressemblance du personnage incarné par Benoît Magimel avec Robert De Niro dans plusieurs films de Scorsese... seul survivant du film d'ailleurs, avec un parallèle à faire peut-être avec Casino (?). Mais sa prestation de personnage plus trouble et ambigu que les autres (traître, d'ailleurs) n'a pas suffit à faire remonter le niveau catastrophique du film... Il paraît d'ailleurs que le film se revendique d'un parti-pris réaliste... mais ce n'est pas parce qu'on nous montre de la violence à l'état cru qu'on peut l'avaler aussi facilement ! Pour ma part, je n'ai jamais (encore heureux) assisté à une scène de tuerie dans un parking parisien en plein air ! Du coup, je n'ai pas réussi à "entrer" dans le film ou à y "croire" un seul instant...

Aux antipodes du film de Schoendoerffer, Les Infiltrés de Martin Scorsese a largement été à la hauteur de mes attentes. Je dirai même qu'il m'a positivement surprise, maîtrisant le rythme, la mise en scène, le suspense, et même l'humour... Dans ce film, la violence fait partie d'un tout, mais ce n'est pas tout. Le scénario est cette fois totalement fictif (et invraisemblable), adapté d'ailleurs du long métrage hongkongais Infernal affairs d'Andrew Lau. Mais cela n'a aucune importance, il s'agit là bien de Cinéma : Scorsese stylise la violence, utilise à souhait l'ellipse, la suggestion et le symbole, et construit surtout des personnages mémorables... Soutenus par des seconds rôles convaincants, Jack Nickolson, Matt Damon et Leonardo Di Caprio sont époustouflants : ils jouent la tricherie et le mensonge devant les autres et devant nous, mais avec parfois des moments de vulnérabilité où ils révèlent leur vraie nature... Cela parvient à leur donner une forte épaisseur psychologique. Le film alterne entre la connivence avec le spectateur et la surprise. La fin, qui peut en décevoir certains puisqu'il n'y a pas de dénouement réel, apporte juste un coup de grâce (ou plutôt de balle !) à cette histoire pour l'achever plus rapidement, sans recourir à une morale apaisante. Au jeu risqué des infiltrés, il n'y a pas de vainqueur. Il n'y a ni bons, ni méchants : tous sont égaux face à une arme, et finalement, face à la mort...

12.1.07

Bilan cinéma 2006

En 2006, j'ai vu 51 films au cinéma. Et je suis assez contente de ma récolte, puisque peu d'entre eux m'ont déçue.

Janvier :
Good night and good luck, G. Clooney
Jarhead – La fin de l’innocence, S. Mendes
Le secret de Brokeback Mountain, A. Lee
Na cuidade vazia (Hollow city), M. Joao Ganga

Février :
The King, J. Marsh
Vers le Sud, L. Cantet
Walk the line, J. Mangold
Nous, les enfants du XXe siècle, V. Kanevski (reprise)
Lord of War, A. Niccol

Mars :
Syriana, S. Gaghan
A perfect day, K. Joreige & J. Hadjithomas (que j'ai présentés ici)
Fauteuils d’orchestre, D. Thompson

Avril :
Separate Lies, J. Fellowes
Inside Man, S. Lee
Enfermés dehors, A. Dupontel (lire mes commentaires ici)
The secret life of words, I. Coixet (lire mon avis ici et celui de Nathako )
C'est Bossa Nova (Coisa mais linda), P. Thiago
Béni soit le fruit (Bendito fruto), S. Goldenberg

Mai :
Carrières, D. Oliveira
OSS 117, M. Hazanavicius (lire ici)
C.R.A.Z.Y., J.-M. Vallée (lire mon avis ici et celui de Nathako )
Le Caïman, N. Moretti (lire l'avis de Nathako ici)

Juin :
Marie-Antoinette, S. Coppola (lire mon avis ici et celui de Nuno )
Volver, P. Almodovar
Conversation(s) avec une femme, H. Canosa (lire ici)
Profession reporter (The passenger), M. Antonioni (reprise)
Avril, G. Eustache-Mathieu (lire ici)

Juillet :
Paris je t’aime (collectif) (lire ici)
Le voyage en Arménie, R. Guédiguian
Mon nom est Tsotsi, G. Hood (lire mon article ici et celui de Nathako )
Echo Park L.A., R. Glatzer & W. Westmoreland (lire ici)

Août :
Les Berkman se séparent (The Quid and the whale), N. Baumbach

Septembre :
La science des rêves, M. Gondry (lire ici)
Le vent se lève (The wind that shakes the barley), K. Loach (ou ici)
Quelques jours en septembre, S. Amigorena (ou )
Thank you for smoking, J. Reitman
Block Party, M. Gondry (lire mon avis ici et celui d'Ucka )
Indigènes, R. Bouchareb

Octobre :
Mala Noche, G. Van Sant (lire mon avis ici et celui de Nathako )
L’immeuble Yacoubian, M. Hamed (lire mon avis ici et celui de Nathako )

Novembre :
Bamako, A. Sissako
Scoop, W. Allen (lire ici)
Borat, L. Charles
La vie secrète des gens heureux, S. Lapointe (lire ici)
Bon cop, bad cop, E. Canuel (ou ici)
Kamataki, C. Gagnon (ou encore , puis sinon il y a l'article de Nathako par )
Little Miss Sunshine, J. Dayton (lire l'avis de Nuno par ici et celui de Nathako par )

Décembre :
The Last Show (A Prairie home companion), R. Altman
Babel, A. Gonzalez Iñarritu (lire l'intéressante analyse de Nuno sur les frontières, ici)
Une jeunesse comme aucune autre, D. Hager & V. Bilu
Uranya, K. Kapakas


MES 10 PREFERES (sans ordre de préférence, le choix a déjà été difficile !) :
Block Party, M. Gondry
C.R.A.Z.Y., J.-M. Vallée
Indigènes, R. Bouchareb
Inside Man, S. Lee
Jarhead, S. Mendes
The secret life of words, I. Coixet
Le vent se lève, K. Loach
Le secret de Brokeback Mountain, A. Lee
Mon nom est Tsotsi, G. Hood
OSS 117, M. Hazanavicius


6.1.07

D'un regard l'Autre au Musée du Quai Branly

Voilà une exposition qui regroupe des objets rares et variés venus des quatre coins du monde pour les mettre en perspective et susciter la curiosité, l'horreur ou l'admiration, et le questionnement. Comment le "Vieux Continent" a-t-il conçu, appréhendé, représenté, découvert et analysé les peuples et objets d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie ?
L'exposition se veut un parcours chronologique mettant en perspective, pour chaque époque du XVe siècle à nos jours, les différentes façons avec lesquelles le monde occidental a considéré "l'Autre" : parfois il est l’être originel, pur et innocent, parfois le sauvage ou le cannibale aux instincts sanguinaires. On oscile entre l'intérêt, la méfiance et le mépris, la représentation idyllique ou fantasmée et la découverte scientifique, jusqu'à l'inspiration que l'Art dit nègre a donné aux artistes de l'Art moderne assoiffés d'exotisme (expressionnistes, cubistes) et leur reconnaissance tardive (notamment de la part des musées : les objets/oeuvres étaient d'abord collectés et conservés dans les musées d'ethnologie avant de pouvoir être montrés dans des expositions artistiques).
Pour une présentation détaillée de l'exposition, se reporter à la page web dédiée du site du Musée du Quai Branly.

Mais on peut cependant regretter plusieurs choses :
- le manque de structuration de l'exposition. Le parcours n'était pas clair, et la relation entre textes et objets pas toujours évidente ;
- la mise en lumière des objets : parfois, des objets mal éclairés que les personnes ayant des problèmes de vue avaient du mal à saisir dans le détail ;
- l'absence d'explications en anglais malgré l'affluence de touristes étrangers obligés de déchiffrer ou deviner le français, ou de louer un audioguide ! C'est bien de se vouloir une ville cosmopolite et ouverte, mais il faut assumer et se mettre à la portée de tous !
- quelques pièces hors sujet : je n'ai toujours pas compris ce que faisait la Vénus de Milo (statue classique grecque) en plein milieu d'objets et de dessins récoltés lors d'explorations dans les contrées de l'Océanie...
Il faut visiter cette exposition pour l'intérêt et la rareté des objets présentés plutôt que pour l'aspect agréable ou ordonné de la visite... Elle constitue une importante mine d'informations mais aussi d'images inhabituelles qui marquent notre esprit. Il reste deux semaines pour en profiter.

4.1.07

Spectacle son et lumière sur la Grand-Place

Probablement le moment le plus sensationnel du séjour... des sons, des spots lumineux, des images projetées sur les façades ...et même des bulles dans l'air !




Bruxelles sous la pluie

Pas de chance ! Il a plu pendant une bonne partie de la soirée...






Photos 1, 3 et 5 : Guillaume.

Bruxelles : la Grand-Place et ses alentours








2.1.07

Bruxelles : le quartier Saint-Géry

Comme promis, je vous propose une sélection de nos photos du Nouvel An en Belgique.
Pour arriver au coeur de Bruxelles, on a traversé le quartier Saint-Géry (présenté dans notre guide comme le "quartier de la mode et de la nuit"). Sur la place Sainte-Catherine, se dressaient un marché de Noël consacré à Tallinn et un manège original à l'univers digne de Jules Verne ou Tim Burton.