30.5.08

Rodrigo y Gabriela

Rodrigo y Gabriela sont un duo de guitaristes mexicains que j'ai découvert dans Taratata et dont la prestation m'a impressionnée. Les guitares classiques font office à la fois d'instruments à cordes et de percussions, et les mélodies se répondent. Les morceaux sont entièrement instrumentaux et acoustiques.
Malheureusement, le prochain concert sur Paris est déjà complet ! A suivre...


Rodrigo y Gabriela, Diablo Rojo

Leur site web : http://www.rodgab.com/
Leur prestation dans l'émission de Taratata (9 mai) : ici.

27.5.08

Influences musicales

Je viens de découvrir Wax Tailor, sur la scène du "Plan" à Ris-Orangis. Un mélange savant et original de hip-hop, trip-hop, électro, musiques de film, les voix de ses invités (Charlotte Savary et deux très bons rappeurs), la flûte traversière, le violoncelle, le violon et des extraits de dialogues de films remixés... Tout cela pour donner ce que l'on pourrait appeler une mise en scène sonore.
Sauf qu'en concert, cette "mise en scène" était aussi visuelle, accompagnée d'extraits vidéo projetés derrière la scène : des extraits de films (Casablanca...), de vieux dessins animés, des clips de ses chansons, des motifs graphiques, urbains ou abstraits...

Beaucoup d'influences donc... Notamment, sa chanson "To dry up", très appréciée par le public, ne peut m'empêcher de faire revenir des souvenirs d'enfance, où j'écoutais un disque de Marie Laforêt de mes parents. Jugez plutôt par vous-même !



Wax Tailor feat. Charlotte Savary, To dry up (2007)
Réalisation : Laurent King


Marie Laforêt, Mon amour, mon ami (1973)

D'autres vidéos de Wax Tailor sur sa page YouTube.
Et pour son site web (où l'on peut écouter tout l'album, très agréable quand on travaille longtemps sur l'ordi !), c'est . Et pour l'annonce des concerts : son myspace.

25.5.08

"Votre voiture est cassée"

A peine avais-je terminé de prendre mon petit déjeuner, que la sonnette retentit. Tiens, j'ai pas oublié d'enlever la clé de la porte hier soir ?
"Votre voiture est cassée. Je voulais juste vous prévenir." J'écarquille les yeux. "La blanche ?". "Oui, celle du 91." "Merci, merci beaucoup". Je n'avais jamais remarqué cette gentille voisine, mais elle, elle avait dû nous repérer.
Encore abasourdie par la nouvelle, je m'habille en vitesse et cours constater l'ampleur des dégâts. Heureusement, ce n'est pas "la voiture" qui est cassée mais uniquement la vitre du conducteur. Les brisures de glace sont éparpillées sur le trottoir et sur le siège. Je n'en crois pas mes yeux. Les loquets sont ouverts, la portière arrière n'est pas tout à fait fermée. Devant ce spectacle, je n'ai pu m'empêcher de penser que c'était peut-être un acte de racisme ou de vengeance, qu'il y avait peut-être un voisin qui ne nous supportait pas (mais pourquoi donc ?). Puis, j'ai remarqué la porte de l'autoradio ouverte et les papiers sortis du coffre de l'accompagnateur et posés sur le siège. Vraisemblablement, le voleur a dû repérer la voiture restée immobile pendant une semaine et a juste voulu récupérer l'autoradio. Pas de bol pour lui, Collin avait pensé à la retirer avant son départ. Donc, tout ça pour rien ?
Je l'avoue, cela fait quand même un choc de voir une vitre réduite en morceaux, surtout quand tous les passants ne peuvent s'empêcher de regarder d'un air curieux ou compatissant. Que dois-je faire ? Ce n'est pas ma voiture, je n'ai pas le permis, je n'ai pas les coordonnées de l'assurance... Coup de bol, je retrouvais une lettre de l'assurance parmi les papiers dispersés dans la voiture. Suivi d'un nouveau coup de déception, le numéro d'appel n'est pas disponible le dimanche...
Après deux coups de fil pour chercher conseils et réconfort, je retourne en plusieurs fois nettoyer les débris et couvrir la fenêtre de sacs plastiques découpés et raffistolés pour protéger provisoirement la voiture d'une pluie éventuelle... Impossible de la bouger, aucune autre place disponible dans la rue...
Pendant ce temps, plusieurs passants inquiets m'interpellent... "Ah c'est vous, la voiture cambriolée ? Ca s'est passé dans cette rue ?" Ici même, Madame... Je vois que la nouvelle s'est vite propagée...
Il y a comme une certitude, celle d'habiter dans un "quartier paisible", qui s'est aussi brisée cette nuit...

24.5.08

Yumurta, le temps de la nature et de l'amour

Après avoir vu quelques films avec des histoires crues, grotesques ou caricaturales, il fait bon revenir vers un cinéma plus réaliste, plus épuré, plus poétique aussi. Dans Yumurta, tout est dans la suggestion, la retenue, les non-dits, les regards bienveillants.
A la mort de sa mère, Yusuf, libraire à Istanbul, retourne dans sa ville natale, Tire, qu'il n'a pas visitée depuis des années. Une jeune fille, Ayla, l'attend dans la maison familiale ; elle s'occupait de la défunte depuis cinq ans mais Yusuf ne la connaît pas. Comme beaucoup d'autres habitants, Ayla voue une admiration muette et fascinée à Yusuf, qui avait connu un début de notoriété au moment de la publication d'un ouvrage de poésie. Ayla a quelque chose à demander à Yusuf : accomplir le rite sacrificiel que sa mère n'a pas eu le temps de faire avant de mourir. Incapable de s'opposer au sentiment étouffant de la culpabilité, Yusuf finit par accepter...

Yusuf, un homme habitué au rythme urbain, redécouvre à Tire la nature, la vie rurale, le temps qui a une autre durée. Venant du monde "moderne" que représente Istanbul, sous l'insistance d'Ayla et pour honorer la mémoire de sa mère, il est contraint de faire un sacrifice qu'il ne comprend pas, auquel il ne croit pas. Tout le film est construit autour de ce "choc culturel", entre tradition fortement ancrée et modernité, qui représente bien les deux visages de la Turquie d'aujourd'hui.
De retour dans un environnement auquel il n'est plus habitué, mais qui reste habité par d'anciennes connaissances, Yusuf réagit par la passivité, qui se matérialise par... le sommeil. Il dort beaucoup et n'importe où, sous un arbre, dans un champ, chez le coiffeur, et aussi bien sûr dans son lit... Il tombe raide à un moment de vertige soudain, ou est obligé de s'immobiliser pendant des heures face à un chien de troupeau agressif. Et lorsqu'il ne dort pas, Yusuf fume (comme un pompier !), comme pour apprivoiser ce temps qui ne passe pas. Ce n'est qu'en présence d'Ayla que, progressivement, s'instaure un lien invisible de complicité et d'attirance, à travers les thés partagés et les trajets en voiture, malgré leur grande différence d'âge.
Desservi par une très belle photographie et des acteurs très justes (et beaux dans leur simplicité), le film respire la beauté poétique. On y trouve à la fois le sens du détail, notamment dans les scènes d'intérieur, et le sens de la contemplation dans les scènes d'extérieur.
La grande immobilité et le manque de rebondissements décevront sans doute un public non averti. Dans cette immensité de temps vacant et d'espace vide, le spectateur risque de se perdre, de ne pas comprendre le sens du film. Qui est concentré dans son titre : "Yumurta", "l'oeuf", qui symbolise à la fois la nature et la vie.

En sortant de la séance, je remarquai, sur l'affiche française, cette citation d'Arthur Rimbaud :
"Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme."

16.5.08

Teeth : et si le vagin avait des dents ?

Le film indépendant de Mitchell Lichtenstein s'inspire du mythe du "Vagina dentata", en le remettant au goût du jour dans l'Amérique d'aujourd'hui. Dawn, une jeune fille naïve, connue dans son lycée pour organiser des discours sur la chasteté jusqu'au mariage, découvre que son vagin n'est pas comme les autres : il "mord" quiconque souhaite en abuser.
Le film n'est pas terrifiant en soi, et les scènes "gore" sont mises en scène de telle manière - on ne voit que les personnages pousser des hurlements - que l'on sourit plutôt. Donc, on imagine. Puis, on voit le résultat : des pénis ou des doigts coupés. Et pour les plus chanceux, recollés sur la table opératoire...
Mais le film montre aussi le cheminement intérieur d'une jeune fille dont le premier souci est la pureté, et qui, par le "pouvoir" que lui confère son "anomalie", gagne de l'assurance, devient même plus entreprenante. Jusqu'à la vengeance, voire la méchanceté. Dans cette évolution, l'actrice Jess Weixler livre une très bonne interprétation qui soutient le film malgré ses défauts : personnages masculins quelque peu caricaturaux, mise en scène de série télé.
En tant que femme, on ne peut s'empêcher d'entrevoir les extraordinaires possibilités qu'offre ce "don" : car les dents ne se manifestent que tant qu'il y a de l'abus. Légitime défense, donc... Tant que la femme est consentante, son vagin continue de fonctionner normalement... Finalement, la question que pose le film est la suivante : et si le sexe faible devenait le sexe fort ? Comment serait le monde si la femme pouvait naturellement se défendre contre les abus sexuels, et comment les hommes le vivraient-ils ?

14.5.08

Strasbourg : le centre historique

C'est sans doute une image "carte postale" que nous avons retenue de Strasbourg... Mais, c'était tellement agréable ! On se trouve là à la fois au coeur de l'Europe et au coeur de l'Alsace...
En promenade dans le quartier historique de la Cathédrale et sur les îles de la Petite France, j'ai été charmée par l'architecture des maisons typiques, sans doute mises en valeur par une lumière éblouissante.










Strasbourg : les institutions européennes

Pour continuer sur le thème de l'Europe... Notre première balade dans la ville de Strasbourg était dans le quartier européen (voir le plan interactif). Un peu moins excentré qu'au Luxembourg, ce quartier se situe près du joli parc de l'Orangerie et est traversé par l'eau (de l'Ill) et le tramway. Une jolie promenade.


La Cour européenne des Droits de l'Homme



Le Parlement Européen



Le siège d'Arte


Le Conseil de l'Europe


Et pour en savoir plus : http://www.strasbourg-europe.eu/

A la "frontière" de Schengen

C'est dans le petit village de Schengen, à la frontière entre le Luxembourg, la France et l'Allemagne, qu'ont été signés les accords permettant la libre circulation des personnes dans les pays signataires, sur le navire Princesse Marie-Astrid ancré sur la Moselle. Désormais, pas de contrôle d'identité requis, il faut être attentif aux panneaux pour remarquer l'entrée dans un nouvel état.
A ce titre, je trouve ces deux photos prises sur une petite route de campagne, dans les deux sens de circulation, particulièrement symboliques. Car frontière ouverte signifie aussi frontière invisible, qui ne défigure pas le paysage, la géographie "naturelle".


13.5.08

Une balade au Luxembourg

Une journée, c'est sans doute trop court pour visiter cette ville au coeur de l'Europe, mais cela donne déjà un bon aperçu de l'ambiance - ouverture d'esprit, convivialité, propreté - qui y règne, entre histoire et modernité. Le relief de Luxembourg-ville est vallonné, avec des ponts, des viaducs et des espaces verdoyants.

Pour commencer, le Pont Adolphe et la vue de ce pont sur la Vallée de la Pétrusse, qui traverse la ville en son milieu :



Luxembourg a son Vélib... le VelóH!


La Place d'Armes bondée de monde par ce temps ensoleillé...
Un joyeux orchestre accompagnera notre déjeuner.

La Place Guillaume II, qui accueille le marché aux fruits, légumes, plantes et fleurs,
est beaucoup plus tranquille...


Le Palais Grand-Ducal


L'abbaye de Neumünster


Une maison ancienne



Les drapeaux européens devant la Commission Européenne


2.5.08

Be kind, rewind ou le plaisir de faire du cinéma

Après Block Party et La Science des Rêves, Michel Gondry livre un film à la "croisée" de ces deux mondes : dans la petite ville de Passaic à New Jersey, aux Etats-Unis, une histoire complètement loufoque et déjantée.
Jack Black, magnétisé après avoir essayé de boycotter une centrale électrique, efface involontairement toutes les cassettes (VHS !) d'un vidéoclub où son meilleur ami (Mos Def) travaille. Afin de satisfaire les demandes des clients les plus fidèles et exigeants, ils mettent en place un plan d'action : refilmer tous les films qu'ils louent, au fur et à mesure des commandes. En voyant l'engouement suscité par leurs propres remakes, ils décident d'augmenter les prix - qui deviennent "suédés" ("sweeded") - et font participer les habitants du quartier à leurs tournages. Le cinéma devient ainsi un liant social, un jeu collectif et tout le monde est prêt à mettre le prix - ou jouer le jeu ! - pour sauver la petite boutique, menacée de démolition.
Be kind, rewind réussit un mélange difficile : celui d'être à la fois fantaisiste à souhait, plein de trouvailles comiques ou visuelles - on ne peut s'empêcher de rire en voyant les astuces déployées pour les différents tournages, du Roi Lion à 2001, L'Odyssée de l'Espace - et réaliste pour autant, grâce au tournage en décor naturel et à ses personnages secondaires et ses figurants, dont une grande partie a été recrutée sur place parmi les habitants.
Ce vibrant hommage au cinéma que fait Michel Gondry, est aussi un pied-de-nez aux films calibrés, standardisés, des grandes firmes qui apparemment ne valent pas grand chose face à leurs copies maison plus inventives et drôles. C'est aussi une invitation à se réapproprier le cinéma et à le partager.