30.9.08

22.9.08

Se souvenir et se séparer (des belles choses)

Les déménagements sont l'occasion inespérée de faire le ménage dans ses affaires, le tri dans ses papiers, ses vêtements, ces objets qu'on accumule au fil du temps en pensant que "ça pourra toujours servir" un jour... Si comme moi, vous êtes plutôt du genre à garder les choses, vous savez que ce moment peut être particulièrement difficile. On se rend compte qu'on est attaché à des choses du passé auxquelles pourtant on ne se réfère jamais dans la vie quotidienne : les cours de la fac, les bouquins qu'on a lus il y a longtemps, les albums de musique qu'on n'écoute plus mais qui ont marqué nos vies...
On retrouve aussi des choses qui revêtent une importance particulière mais dont on avait oublié l'existence : les lettres des amis ou rencontres du passé, les nouvelles ou scénarios qu'on avait oublié avoir écrits (ou commencé), les chaussures du lycée qui ressortent du placard, les cartes postales et les photos de ces dernières années...
Il y a quelque chose de nostalgique, mais aussi de cathartique dans les déménagements. On se sépare enfin de ce qui, à nos yeux, n'a plus d'importance aujourd'hui...

12.9.08

J-30

Dans un mois jour pour jour, nous prendrons l'avion pour tenter l'aventure ailleurs. Un nouveau départ, une nouvelle vie se profilent à l'horizon.
Difficile de nous projeter dans l'année à venir.
Je me remémore plutôt les sensations que j'avais il y a huit ans, quand j'avais tiré un voile sur ma vie de lycéenne athénienne pour entamer ma vie universitaire à Paris.
L'enthousiasme des nouvelles rencontres, la découverte d'une autre culture, l'envie de m'intégrer dans cette "société".
Aujourd'hui, c'est rebelote. C'est un sentiment que je connais déjà, mais qui cette fois, a le poids des responsabilités en plus...

Crooklyn

La Cinémathèque française propose en ce moment une rétrospective Spike Lee : c'est l'opportunité de découvrir des films moins connus de sa filmographie.
C'est dans ce cadre que j'ai pu découvrir Crooklyn (1994), sorti juste après le célèbre Malcolm X (1992). L'un de ses films le plus personnel et intimiste, coécrit avec sa soeur Joie et son frère Cinque, c'est un regard semi-autobiographique sur leur famille et leur enfance, dans les années '70 à Brooklyn. Carolyn Carmichael (Alfre Woodard, c'est l'actrice qui a très récemment joué Betty Applewhite dans les Desperate Housewives !) vit avec son mari Woody (Delroy Lindo), musicien de jazz, et leurs cinq enfants. Cette chronique douce-amère, avec ses instants de joie - jouer dans la rue ou chanter devant la télévision - et de crise - difficulté à élever les quatre garçons turbulants et à joindre les deux bouts - nous est livrée à travers le regard de la jeune Troy (Zelda Harris), fille unique de la famille.
L'ambiance est nostalgique, sans être trop sentimentale, aidée par des extraits télévisés d'émissions et de la musique de l'époque. Certaines séquences auraient dû devenir cultes : celle des haricots blancs qu'un des garçons refuse de manger (black eyed peas, je me demande bien d'où vient le nom du groupe du même nom !) tandis que ses frères et soeur ont droit à un succulent dessert ; celle de la danse langoureuse de deux latinos dans une supérette, devant le regard ébahi de la petite Troy ; celle des disputes avec un voisin blanc excentrique qui vit enfermé avec un troupeau de chiens. On sent que ce sont des souvenirs forts qui sont restés gravés dans la mémoire des enfants, bien que probablement déformés et exagérés par leur regard. Malgré les difficultés de la vie dans ce quartier de Brooklyn, c'est un film chaleureux, qui respire l'amour de part en part.
Néanmoins, il y a une tentative esthétique plutôt râtée dans Crooklyn : Spike Lee a voulu utiliser une technique de stylisation visuelle pour certaines séquences qui ont lieu dans le Sud, chez l'oncle et la tente aisés de Troy. Afin de montrer la perte des repères des personnages dans ce milieu non familier, le cinéaste a tourné les séquences en utilisant un objectif anamorphique. L'image est complètement étirée dans la hauteur, un peu comme si on regardait un film tourné en 16/9e en ratio 4/3. Heureusement qu'un "carton" au début du film indique que c'est une volonté esthétique de Spike Lee, sinon on pourrait croire à un défaut du projecteur ! Mais c'est tout de même intéressant de voir le genre d'essai, de liberté esthétique qu'il a pris pour tenter de livrer les impressions des personnages.

11.9.08

Eternelle jeunesse

Lors de mon dernier séjour en Grèce, je suis allée visiter l'ancien hamam d'Athènes, aujourd'hui rénové et transformé en musée. La dame de l'accueil a demandé à ma mère d'un air le plus naturel qui soit : "Elle a moins de dix-huit ans ?". Et ma mère de rétorquer d'un air énigmatique : "Elle a... moins de vingt-huit ans !". Le lendemain, alors que nous allions avec mon père récupérer un livre chez une maison d'édition, le monsieur me demande : "En quelle classe tu es ?". Je ne m'attendais tellement pas à ces questions ! Non seulement j'ai déjà eu mon bac, messieurs dames, mais j'ai déjà terminé mes études !
Je sais que j'ai un look "jeun's" qui fait qu'on peut se tromper sur quelques années, mais je n'imaginais pas qu'on puisse me donner moins de huit ans de moins (!). En même temps, étant en vacances, je n'étais ni maquillée, ni en tenue d'élégante jeune femme comme le sont généralement les Grecques de mon âge...
Si ces questions m'ont dérangée, dans le sens où j'aurais préféré que mon apparence physique reflète ma (relative) maturité, ce fut tout de même une heureuse surprise hier qu'on me donne un billet "- de 26 ans" sans aucun justificatif à une séance de cinéma... Il y a aussi des avantages à paraître jeune.

4.9.08

Retour à Pélion : du côté de la Mer Egée

Après avoir découvert le Mont Pélion en avril dernier, du côté du Golfe Pagassitikos, je me suis dit qu'un nouveau séjour estival, cette fois du côté de la Mer Egée, allait être ressourçant. Ce fut court mais intense et plein d'aventures inattendues. Se perdre dans les chemins de la montagne pour finalement faire une belle rencontre et découvrir d'autres coins que seuls les autochtones connaissent ; oublier la tente du camping pour finalement être bien à l'abri au moment d'un gros orage. Seul regret : je n'ai pas assez profité du soleil et de la mer.