28.10.06

Sites web d'artistes

En cours de graphisme, on ne fait pas que l'apprentissage des logiciels, on évoque également certains artistes et pour nous faire une petite idée on cherche toujours ce qu'ils font sur la toile.
C'est ainsi que j'ai découvert l'oeuvre de Robert Combas et son site, www.combas.com.

I am greedy man
On peut y voir ses oeuvres (peintures, sculptures, oeuvres sur papier et habits peints), les acheter (pour les porte-feuilles très bien garnis) ou les envoyer en cartes postales, par mail ; ou passer en revue ses oeuvres réalisées sur commande. Le beau livre qui lui est consacré est également présenté ; à commander sur le site de la Fnac...
Une petite visite donne un bon aperçu de la promotion que peut faire Internet à un artiste : c'est un lieu d'exposition permanent, même si, je le concède, voir les oeuvres en vrai est quand-même important pour les apprécier et éventuellement avoir envie de les acquérir.

Un deuxième site qui n'a rien à voir avec le premier, si ce n'est qu'il a été créé par un groupe d'artistes, est le site du Supermarché Ferraille : il propose des produits de consommation courante détournés, afin de dénoncer la consommation à outrance. Tout est dans la dérision et l'ironie. Que ce soit pour les produits - avec un coup de coeur pour les sex spaghetti, aphrodisiaques, et pour les champignons mexicains, hallucinogènes - ou la carte Advantage qui permet de "régler vos achats, payables en 4 fois, en une seule fois seulement, mais également d'ouvrir les portes comme dans les séries télévisées américaines". Ou encore, la bannière publicitaire animée qui fait du détournement de publicité et la présentation générale du site fréquenté par quelques insectes qui se baladent tranquilement entre les rayons !... Allez y faire un tour... vous allez vous amuser...

22.10.06

L'Immeuble Yacoubian

L'Immeuble Yacoubian est à l'origine un livre de l'Egyptien Alaa El Aswany qui a connu un grand succès dans le monde arabe (édité en 2002 par l'Université américaine du Caire), et qui ensuite a été adapté au cinéma par Marwan Hamed en 2005, mobilisant de nombreux moyens et des acteurs célèbres. Le livre n'a été traduit en français que cette année, sa publication coïncidant avec la sortie du film dans les salles françaises en août dernier.
J'ai connu l'un et l'autre par un simple concours de circonstances, mais la coïncidence la plus amusante, c'est que j'ai commencé à lire le livre le jour même où on décidait de le voir ensemble en salle avec Nath. Je dois dire que, a priori, l'histoire avait tout pour attiser notre curiosité :
Construit en 1930 en plein coeur du Caire, l’immeuble Yacoubian est le vestige d’une splendeur révolue.
Aujourd'hui, à travers les chemins des habitants qui s'y croisent, se dessine un portrait sans fard de l'Egypte moderne, où se mêlent corruption politique, montée de l’islamisme, fracture sociale, absence de liberté sexuelle et nostalgie du passé. Le portrait d’une société complexe et colorée, surprenante et attachante.
Effectivement, le film (site officiel français) est une fresque de presque trois heures qui passent à une allure folle tant on s'attache aux différents personnages qui nous sont décrits. On suit leurs tracas quotidiens et leur lente évolution au fil du temps ; les causes et les conséquences de leur personnalité et de leurs actes - nostalgie, pudeur, séduction, foi, ouverture d'esprit, affairisme, (mal)honnêteté... - sont finement analysés. A des moments de légèreté et d'humour répondent des moments plus dramatiques ; comme dans la vraie vie. La qualité de l'interprétation et des dialogues donne une épaisseur psychologique à chacun des personnages, qui, aussi curieux que cela puisse paraître, m'ont fortement rappelé les Grecs et renvoyé à mes origines.
En effet, je ne me rendais pas compte à quel point les personnes, que ce soit par leur faciès ou par leur mentalité, pouvaient se rapprocher : les cultures grecque et égyptienne sont toutes les deux au croisement entre l'Occident et l'Orient, puisant leur richesse dans cette rencontre de civilisations (la seule différence de taille étant la religion). Par exemple, on retrouve une chanson d'Edith Piaf à côté de mélodies orientales... Je me suis donc paradoxalement sentie très proche de l'univers de l'Immeuble Yacoubian et de ses habitants (enfin, peut-être pas tous !), sans avoir connu l'Egypte auparavant, de quelque façon que ce soit.
Si j'avais pourtant une critique à formuler sur ce film, ce serait au niveau de la mise en scène, qui n'est pas toujours très cohérente. Souvent très classique, presque dans la tradition hollywoodienne - avec une belle lumière dans les séquences d'intérieur - elle s'égare parfois dans des expérimentations plus modernes pas vraiment réussies, comme pour une scène de manifestation d'islamistes filmée en caméra-épaule très (trop) mobile ou pour une scène de tuerie qui fait un peu mauvaise série américaine... les scènes d'action sont bien moins réussies que les scènes de dialogue ! On dirait que le metteur en scène, Marwan Hamed, est encore à la recherche d'un style cinématographique personnel. Heureusement que de formidables acteurs étaient là pour servir le film.
Quant au livre, je dois dire dès à présent que j'apprécie son style fluide, agréable ; la narration est menée de manière à passer d'un personnage à l'autre dans une certaine continuité sans s'attarder trop longtemps mais avec des détails précis. Les personnages nous sont présentés avec beaucoup de finesse, avec des notes d'humour ou de tendresse, et sans tabou ; on entre dans les détails les plus intimes comme la sexualité et la foi religieuse.
Je voudrais juste citer un passage que je trouve très beau : "Au moment où les enfants dorment, qu'ils ont dîné et remercié leur Seigneur, qu'il reste à la maison assez de nourriture pour une semaine ou peut-être plus, un peu d'argent épargné en cas de nécessité, que la pièce où ils habitent tous est propre et bien rangée, que l'homme rentre, le jeudi soir, mis de bonne humeur par le haschich et qu'il réclame sa femme, n'est-il pas alors de son devoir de répondre à son appel, après s'être lavée, maquillée, parfumée, ne vont-elles pas, ces brèves heures de bonheur, lui donner la preuve que son existence misérable est d'une certaine façon réussie, malgré tout. Il faudrait un artiste de grand talent pour peindre l'expression du visage d'une femme de la terrasse, le vendredi matin, quand son mari descend prier et qu'elle se lave des traces de l'amour puis sort sur la terrasse pour étendre les draps qu'elle vient de nettoyer. A ce moment-là, avec ses cheveux humides, sa peau éclatante, son regard serein, elle apparaît comme une rose mouillée par la rosée du matin qui vient de s'ouvrir et de s'épanouir." (p.24-25)

Lire aussi l'avis de Nath sur le film.

19.10.06

Mala Noche, le premier film de Gus Van Sant

Mala Noche, le premier film de Gus Van Sant tourné en 1985 et repris au festival de Cannes cette année, nous a curieusement beaucoup fait penser à Permanent Vacation, réalisé par Jim Jarmush un an auparavant.
Il est vrai qu'il est caractéristique d'un cinéma américain indépendant, dont la narration est à l'opposé du cinéma hollywoodien : la transcription visuelle du "moment présent" semble plus importante que la structure de l'histoire, construite comme une série d'expériences racontée par le narrateur à la première personne.
C'est cette forme narrative qui était la plus propice à l'histoire de Mala Noche, adaptation du journal intime de Walt Curtis, poète et figure mythique de Portland (Oregon). Dans le film, on suit l'errance (psychologique) d'un jeune homosexuel, amoureux de Johnny, un jeune immigré mexicain clandestin qui ne parle pas un mot d'anglais. Le thème principal du film sera donc le désir et la quête de l'autre dans toute sa différence... avec évidemment une différence de sensibilité et de gros problèmes de communication ! En arrière-plan, sont dessinées les conditions de vie des immigrés clandestins, la peur face aux autorités policières et les problèmes d'argent... une thématique qui demeure très actuelle.
Mais c'est surtout l'esthétique du film, avec les contrastes du noir et blanc et la capacité de la caméra à dresser de beaux portraits réalistes et touchants, qui m'a le plus marquée. Le générique de fin, sorte de making of en couleurs, montre bien qu'il s'agit d'un film à tout petit budget ; il a été réalisé en 16mm dans des décors réels : une épicerie où passent toutes sortes de personnages paumés, les immeubles et appartements des protagonistes, les rues et la route...

14.10.06

Découverte Taratata : Paolo Nutini

J'aime beaucoup l'émission musicale Taratata, présentée par Nagui et diffusée tous les vendredis soirs sur France 4 (TNT). On y découvre ou redécouvre des artistes, en mini-concert live, avec une très bonne qualité de son et d'image. Et puis il y a aussi le Bonus, avec les coulisses de l'émission, et parfois des versions accoustiques uniques de chansons jouées par les artistes dans leur loge.
Hier, j'ai donc découvert sur Taratata un jeune artiste écossais, Paolo Nutini. Comme disait Nagui, il a le physique d'un top-model et la voix rocailleuse d'un chanteur de blues noir-américain... le décalage produit est assez surprenant ! Je me suis rendue aujourd'hui sur le site officiel du chanteur, où l'on découvre sa biographie (rubrique"about"), et où l'on peut voir ou écouter certains de ses morceaux (rubrique "medias"). Ses prochains concerts sont également annoncés, et malheureusement il ne fait qu'une seule date en France, le 6 novembre à la Maroquinerie, et c'est un lundi - le seul jour de la semaine où mes cours se terminent à 21 heures...- pas de chance !
On peut aussi écouter quelques extraits de son premier album, These Streets, sur le site de la radio Ado (ici).
Je me laisserais bien tenter... En tout cas, c'est un artiste à surveiller...

9.10.06

Nuit blanche : le stade Carpentier et la BNF

Pour cette 5e Nuit blanche artistique à Paris, j'ai décidé de découvrir un coin que je ne connaissais pas du tout : au Stade Carpentier, près de la Porte d'Ivry, était proposée toute une série d'installations, ambiances, espaces sportifs réappropriés par des artistes. J'ai remarqué que la plupart d'entre eux ont voulu jouer avec le vide et laisser libre cours à l'imagination du visiteur.

Notamment, Death of Glory, de Philippe Perrin, se situe dans la salle de boxe du stade, déserte : le ring de boxe est illuminé, tandis que la bande-son diffuse dans cet espace le combat mythique qui opposa Mohamed Ali et George Foreman en 1974 à Kinshasa. On déambule dans cet espace vide et on se projette imaginairement dans une autre temporalité.

Dans le gymnase, le court-métrage Navins of Bollywood, de Navin Rawanchaikul, était projeté en vidéo, accompagné de cette peinture monumentale, réalisée par l'un des derniers peintres d'affiches de cinéma indien. Le film, réalisé dans le style "bollywoodien", avec des parties musicales drôles, relate les aventures du personnage Navin, parti à la recherche de ses homonymes à travers les rues de Bombay.

Ensuite, petite halte dans un lieu de convivialité aux couleurs de l'Afrique : AFROdiziak... aphrOzidiaque... Pik niK AfrOdisiaque, proposé par Pascal-Marthine Tayou. Les drapeaux des divers états de l'Union Africaine forment avec le ciel nocturne un décor très particulier, complété par les tabourets, petites tables, chaises et fauteuils, tous en bois.

Le terrain de rugby offrait pour l'occasion une immense projection de L'Eclipse, de Laurent Grasso, "une vidéo qui joue avec des phénomènes solaires rares que l'on prend parfois pour surnaturels". L'artiste "interroge le pouvoir des images et invite à se projeter dans des zones mentales où le rêve remplace la réalité". Pour le coup, j'ai trouvé dommage qu'on ne puisse accéder à la pelouse pour mieux s'immerger dans ces images surprenantes.

Enfin, on a fait un grand détour jusqu'à la BNF, où une échelle était suspendue dans le vide, entre les quatre tours, offrant une image poétique très encline à la rêverie. Des faisceaux lumineux se posaient sur elle et la partie "jardin" de la bibliothèque, en son centre, était complètement transformée en paysage onirique grâce à de la fumée blanche et des spots bleus. Pour cette oeuvre nommée MR8 Co-Naissance, Thierry Dreyfus s'inspire de symbolique de la bibliothèque (la connaissance) et de son architecture verticale, et conçoit une installation qui investit le rapport entre ciel et terre. J'y suis repassée aujourd'hui et... quel désenchantement ! l'échelle n'y était plus.

5.10.06

Quelques sites web découverts en cours

Ca y est, c'est la rentrée, et je suis en train de passer une semaine intensive à parler d'Internet en anglais. Le premier exercice oral a été de présenter nos sites web "préférés", j'ai donc pu découvrir ou redécouvrir certains sites intéressants. Je continuerais au fil de l'année à vous proposer des liens qui valent le détour, et de partager avec vous mes découvertes multimédia.

www.canailleblog.com : un éditeur de blog destiné aux enfants ;
www.peuplade.fr : un nouveau concept pour rencontrer les habitants de son quartier, à Paris ;
www.paris.fr : le site officiel d'un certain maire, destiné à le promouvoir, mais qui contient aussi toutes sortes informations utiles sur la capitale ;
www.wikipedia.org : tout le monde connaît cette encyclopédie dont le contenu est généré par les utilisateurs, mais saviez-vous qu'elle fonctionne grâce aux donations ?!
www.classiquenews.com : l'e-quotidien 100% musique classique, dont le design rafraîchissant et jeune va à l'encontre des préjugés sur ce genre musical ;
www.ticketac.com : où l'on peut acheter ses billets pour les pièces de théâtre ;
www.01net.com : où l'on trouve de l'information encyclopédique sur l'informatique et les NTIC.
Aussi, un meta-moteur qui permet une recherche simultanée sur plusieurs moteurs de recherche : dogpile.com, au design très sympathique.

Mais il y a aussi les découvertes choquantes, effrayantes, comme ce site du National Socialist Party, le parti nazi américain, basé à Minneapolis. C'est tout à la fois de la propagande, du commercial (une boutique où l'on peut acheter en ligne des t-shirts, affiches, livres, musique auto-produite...) et du communautaire (avec un forum, une radio, des vidéos etc). Et pour les moins de dix-huit ans, il y a le Viking Youth Movement, pour endoctriner les enfants dès le plus jeune âge, comme au temps d'Hitler ! La liberté sur Internet est essentielle, sauf quand le réseau devient l'outil de travail et de propagande des organisations extremistes... Autre fait signifiant : le FN a été le premier parti français à créer son site web. Tout cela donne à réfléchir. Et me fait curiosement revenir à l'esprit une chanson du groupe de rap breton Manau : "L'avenir est-il un long passé ?".