5.5.06

Deux drôles surprises

J'ai été très agréablement surprise par l'originalité des deux dernières comédies françaises que j'ai vues au cinéma : Enfermés dehors, d'Alain Dupontel, et OSS 17, Le Caire, Un nid d'espions, de Michel Hazanavicius. Pour les deux films, j'ai eu l'impression de savourer de vrais moments de cinéma (et non de télévision comme c'est souvent le cas avec la majorité des comédies françaises "grand public"). Pour le premier, j'étais déçue quand la fin est arrivée, trop tôt à mon goût ; pour le deuxième, je n'arrêtais pas de souhaiter que le film ne finisse pas, pas encore !... pour rallonger le plaisir au maximum.
Dans le film de Dupontel, le burlesque et l'imaginaire loufoque côtoient une dimension très sociale, chose très rare au cinéma mais très bien réussi ici. Pas de bons sentiments suggérant la compassion, ces personnages marginaux et S.D.F. sont de vrais personnages de film, très attachants. La mise en scène est très dynamique, avec beaucoup d'action, de gags et d'effets de caméra en tous genres, toujours au service de l'humour évidemment. On découvre un Dupontel transfiguré, qui n'arrête pas de jouer avec les mimiques (et pas seulement lui d'ailleurs).
L'affiche d'OSS 117 m'avait induite en de mauvais préjugés sur le film ; je pensais qu'il se moquait de James Bond et je n'en voyais pas l'intérêt. Les quatre étoiles des Cahiers du cinéma et le bouche-à-oreille positif m'a décidée à le voir.

Et je m'étais trompée : le film est une succession de clins d'oeil, de références et finalement un hommage à un certain cinéma d'action des années 50 et 60. Entre les trucages volontairement visibles (la miniature d'un avion, un paysage défilant derrière une voiture en réalité immobile), les situations rocambolesques (Dujardin se retrouve par erreur dans la réunion d'un groupe extrêmiste, ou enfermé avec des nazis dans une pyramide !), et les jeux de mots incessants dans les dialogues, j'ai rarement autant ri au cinéma ! Le personnage colle à merveille à la peau de Jean Dujardin, qui a su adapter son talent comique au film. En même temps, j'ai trouvé ce film, dont l'action se situe au Caire en 1955, très contemporain : le rapport des Français à l'Islam et plus généralement "l'arrogance française" à l'égard de "l'étranger" sont mis en question. Sans oublier le côté extrêmiste de certains islamistes... dont profite un vendeur d'armes français !
Bref, ces films très différents, mais tous les deux destinés à un large public, semblent apporter un souffle nouveau à la comédie française. Ca fait du bien !

1 commentaire:

Nuno Pires a dit…

Tu me donnes vraiment très très envie de voir "OSS 17" !