23.11.09

Un samedi pluvieux au Centre Eaton

Quelques photos inspirées de la pratique photographique de Gilbert Duclos, prises à l'intérieur et juste devant le centre commercial Eaton, au centre-ville de Montréal.

Sourire gêné

Pensives

Portrait

Pause cigarette sous la pluie

Les deux mains occupées

Pour certaines, j'ai aussi ajouté une touche de couleur pour focaliser l'attention sur les accessoires ou les vêtements (la couleur n'a pas été retouchée).

Escalators

Le petit vieillard au pull turquoise

Une touche de gaieté dans la grisaille

PS : Si vous vous reconnaissez dans l'une de ces photos et que vous souhaitez que je la retire, envoyez-moi un petit courriel. Pas de procès, SVP :)

16.11.09

Sur les pas de Gilbert Duclos...

Gilbert Duclos est un photographe montréalais qui, dans sa démarche artistique, pratique la "photo de rue", dans la lignée de Robert Doisneau ou Cartier-Bresson. Gilbert Duclos a été tristement rendu célèbre pour avoir photographié dans une rue de Montréal, en 1987, une jeune fille à son insu, qui a porté plainte pour atteinte à la vie privée. Il s'est retrouvé en procès pendant de longues années... La Cour suprême du Canada l'a finalement condamné en 1998 à payer une amende de 2000 dollars de dommages et intérêts... (Mais quels dommages exactement ? Des moqueries à l'école, semblerait-il.)
Cela ne l'a pas empêché de continuer à photographier des gens dans les espaces publics des villes qu'il visitait, toujours à leur insu bien évidemment. Demander leur autorisation aurait gâché tout le naturel de ces clichés "volés". La rue est parfois très généreuse, mais il faut savoir observer et cueillir ce qu'elle offre.

Gilbert Duclos, Les joueurs d'échecs,
New York, 1982

J'ai eu la chance de voir Gilbert Duclos en conférence à l'UQAM dans le cadre du cours de photo numérique du samedi. Nous avons parcouru une sélection de ses photos les plus marquantes et discuté de sa démarche. Un petit résumé de cette intervention a d'ailleurs été publié sur le blogue du cours d'initiation à l'image numérique.
Gilbert Duclos a réalisé un documentaire sur l’histoire de la photographie de rue et le droit à l’image, qui s'intitule : La rue zone interdite. Il a aussi publié un recueil de ses photographies - sans passer par une maison d'édition (trop risqué!) - nommé simplement : Gilbert Duclos Photographies 1977- 2001. Ce livre, mis en page selon les goûts du photographe, s’est mérité le prix Grafika 2002.

Gilbert Duclos, Le baiser de la place des Vosges,
Paris, 1994

L'une des choses que j'ai appréciée, en parcourant son œuvre, c'est qu'il était difficile de "dater" les photos. Certaines de ses photos récentes auraient pu être prises bien des années auparavant, surtout dans une ville comme Paris qui a gardé intacte son architecture au fil des ans. Et les émotions que dégagent les personnes dans la rue sont intemporelles.
Gilbert Duclos nous a incités à prendre des photos de rue pour documenter notre époque. Ce qui nous semble banal aujourd'hui sera peut-être exceptionnel dans 50 ans. Comme un bon vin, une photo "documentaire" mûrit avec le temps !

Gilbert Duclos, Accolade,
Paris, 2001

Gilbert Duclos, L'imprévu,
Paris, 2001

Cette rencontre m'a beaucoup fait réfléchir et inspirée. Je me suis rendue compte qu'il était extrêmement difficile de photographier des personnes à leur insu aujourd'hui sans se sentir quelque part coupable. On fait toujours semblant de regarder ailleurs, de photographier l'architecture derrière le sujet... J'utilise aussi de plus en plus la technique de viser "au pif", sans regarder dans le viseur. Cette méfiance des gens à l'égard de l'objectif photographique est surtout présente dans nos sociétés occidentales (peur de la récupération commerciale de notre image). A Cuba, je m'étais sentie plus libre de photographier, voire même incitée par des sourires et des regards bienveillants.

Pour en savoir plus sur l'oeuvre du photographe, visiter le site de Gilbert Duclos. Pour plus de détails sur la jugement de la Cour suprême du Canada, il existe un article sur Wikipedia.

15.11.09

Séries québécoises : des scénaristes inspirés

Rien de mieux que de regarder de bonnes séries québécoises pour s'immerger dans la culture locale. J'avoue, c'est une très bonne excuse ! La vérité, c'est que les séries télé égaient les soirées pluvieuses, me permettent de relaxer et de me changer les idées en compagnie de personnages attachants. Alors autant joindre l'utile à l'agréable...

Après un rattrapage intensif des trois saisons des Invincibles, série "culte" de Radio-Canada qui a rencontré un grand succès populaire ces dernières années, j'ai glané par hasard diverses séries les soirs de semaine, pour finalement suivre plus assidument trois d'entre elles. Le site web de Radio-Canada m'a permis de faire un petit rattrapage et me voilà donc devenue accro de :

La Galère : une bande de 4 amies qui ont décidé de cohabiter dans une grande maison avec leurs enfants. Elles partagent leurs galères amoureuses, professionnelles et familiales. Entre rire et émotion, la série oscille de situations cocasses, voire burlesques, en scènes plus dramatiques. Une série très féminine.

Aveux : un secret de famille refait surface quinze ans plus tard. De révélation en révélation, on arrive de plus en plus prêt de la réalité, puis on refait un bond en arrière et on recommence à chercher des indices et à faire des prédictions (une section du site web est prévue pour cela !). La série m'a attirée par son ambiance des plus mystérieuses, mais elle vire vers des psychologismes de plus en plus tordus.

Les hauts et les bas de Sophie Paquin : Sophie est une femme hyperactive entourée d'amis, d'ex et de collègues du monde du spectacle... Il reste peu de place pour son nouveau "chum" fraîchement débarqué de Toronto. Son caractère à la fois fort et empathique est un beau modèle de femme moderne.

Ces séries sont servies par des scénarios rythmés aux dialogues piquants et par d'excellents acteurs. Ce sont bientôt les derniers épisodes de la saison... Les personnages vont me manquer, vivement la suite !

8.11.09

Mélancolie automnale

Ça sent l'hiver à pleins poumons. L'arbre à mon balcon sera bientôt si dégarni que je pourrai apercevoir entre ses branches le Mont-Royal - communément appelé "La Montagne" par les Montréalais. La Montagne qui aura aussi perdu ses couleurs et apparaîtra de loin comme un tas de branches mortes.
Les saisons défilent à une allure folle. L'année dernière j'avais pris le temps de m'arrêter et contempler l'automne. Comme une touriste. Comme pour la première fois. Cette année, je manque mes rendez-vous avec le soleil. Soit trop tard, soit trop froid, soit trop fatiguée pour sortir. Et pas le temps. Je regarde autour de moi avec le regard de celle qui a déjà vu, de celle qui est pressée. C'est splendide mais je ne photographie pas. C'est triste mais qu'a-t-il donc à photographier.
En photo, il faut se forcer à observer la banalité avec un regard sans cesse renouvelé. J'ai besoin d'un nouveau souffle. J'ai besoin de forces pour affronter l'hiver qui s'en vient.