25.10.09

L'amour à mort

Roméo et Juliette par Les Grands Ballets Canadiens de Montréal : un ballet contemporain sur pointes, chorégraphié par Jean-Christophe Maillot sur la musique de Serge Prokofiev.

Les 2 familles opposées - Crédit photo : John Hall

Ce que j'ai globalement apprécié : le minimalisme des décors et des costumes et le travail de l'éclairage, qui nous transportent dans un univers atemporel pour mieux saisir la dimension universelle de l'histoire.
On se concentre alors sur l'essentiel : la danse et les émotions que dégagent les corps.
Charme, ardeur, joie, jalousie, vengeance, tendresse, désespoir...


Roméo et Juliette - Crédit photo : John Hall

Certains éléments du ballet sont vraiment originaux : les emprunts au cinéma pour le générique du début et pour une scène de "ralenti" très réussie. Aussi, la mise en abyme avec une pièce jouée par des marionnettes qui répète toute l'histoire de Roméo et Juliette et en dévoile la fin avant l'heure.

Et comme les mots ne suffisent pas pour décrire le spectacle...

12.10.09

Un an plus tard

Un an, déjà, s'est écoulé depuis le moment où nous posions nos valises à l'aéroport de Dorval, après avoir découvert les couleurs chatoyantes de l'automne montréalais par le hublot... Une aventure un peu folle que nous avons entrepris à deux, pour "chercher une vie meilleure", pour "découvrir une nouvelle culture" et pour tant d'autres raisons (dont je ne me rappelle plus !)...
Un an plus tard, je n'ai plus ces angoisses que tout Européen trimbale dans ses bagages en arrivant au Québec : vais-je survivre à l'hiver ? vais-je comprendre ce qu'on me dit ? J'attends l'hiver avec impatience pour aller faire de la randonnée en raquettes et l'accent français de France me paraît fade. Sans compter les bribes d'expressions québécoises que j'intègre sans même y prêter attention à mon vocabulaire.


Un an plus tard, je suis surprise de constater comme il est si facile de reprendre ses marques, de changer ses habitudes et de se recréer une "routine" ailleurs... Je ne dis pas que tout a été évident, mais je pense que le Québec se prête vraiment bien à l'adaptation, surtout lorsqu'on arrive de France sans trop de préjugés et d'exigences.
Adaptation, oui, intégration, à voir - je n'en suis pas encore à cette étape et je me demande bien si j'y arriverais un jour. Et je n'ai pas l'impression que je puisse être un jour aussi "intégrée" ici, que je ne l'ai été en France. Mais est-ce nécessaire, dans un pays où l'on parle plus de communautés que d'intégration ? C'est une question ouverte, car l'intégration a toujours été pour moi une question très sensible.
Un an plus tard, je continue de voir l'avenir avec incertitude. La question nous est posée assez souvent et elle l'est à tous les immigrants comme nous (qui avons la chance d'avoir le choix). Souhaitons-nous rester ? Rentrerons-nous un jour ? La décision est d'autant plus difficile qu'elle est à prendre à deux... ou pas.

PS : Le titre de ce billet est un petit clin d'œil à celui-ci.

3.10.09

World Press Photo à Montréal

L'exposition des photos gagnantes du concours World Press Photo était de passage pendant un mois au Musée Juste pour rire de Montréal.
La grande force de l'exposition est la diversité de points de vue, qui donne un portrait tout en nuances de l'état du monde en 2008.
Il y a 3 choses en particulier que j'aimerais retenir de cette exposition :
- l'importance du texte qui fait parler l'image. Les photos sont toutes accompagnées d'un texte plus ou moins long qui situe le contexte. Un exemple : la photo qui a remporté le prix de la photo de l'année 2008 montre un policier dans une maison en dessus-dessous qui pénètre dans une pièce l'arme au poing. Traque-t-il un braqueur ou un terroriste, comme dans les films ? Non, les propriétaires de la maison ont été expulsés de chez eux et les policiers viennent en prendre possession et craignent que la maison n'ait été occupée par des squatteurs. Sans légende, la photo aurait pu être mal interprétée !
- les séries, des reportages de plusieurs photos, basés sur différents concepts : la vie d'une famille, un lieu, un environnement particulier, le passage des saisons à un endroit symbolique, les portrait de boxeurs avant/après un match...
- autour de la problématique de l'objectivité / la subjectivité : dans ces images de la réalité, les légendes donnent des informations "objectives" mais les images un point de vue subjectif, celui de chaque photographe. La démarche artistique donne toute leur singularité à ces "tableaux du réel".

La galerie des photos gagnantes du concours est disponible sur le Net : Winners Gallery 2009.

2.10.09

It might get loud

Dans le cadre du festival Pop Montréal, j'ai eu l'occasion d'assister à la projection du film It might get loud de Davis Guggenheim au Cinéma du Parc. Le film réunit trois guitaristes rock de haute voltige, et de générations différentes, pour une rencontre explosive : Jimmy Page (Led Zeppelin), The Edge (U2) et Jack White (The White Stripes).
Les images de cette rencontre s'entremêlent avec des interviews et des images d'archives, mais aussi avec le retour des trois personnages sur des lieux qui ont marqué leur carrière. Les contextes historiques dans lesquels chacun d'entre eux a évolué sont mis en parallèle, mais aussi et surtout leur personnalité artistique propre et leur passion qu'ils partagent pendant leur rencontre.
Un des éléments qui ressort le plus, c'est la recherche personnelle, l'expérimentation pour découvrir de nouvelles sonorités ou des manières de jouer différentes. On comprend que le traitement électrique du son laisse d'infinies possibilités à explorer par les artistes.



Le documentaire magnifie les guitaristes et rend un vibrant hommage (c'est le cas de le dire !) à la guitare électrique. Les nombreux gros plans sur les instruments montrent une certaine fascination que le réalisateur tente de nous transmettre. Le dispositif mis en place pour filmer la rencontre, dévoilé juste avant le générique de fin, donne aussi une idée de la complexité de filmer un "événement" avec de la musique live et une grande spontanéité, dont on ne veut pas risquer de râter une seule miette.
Le film donne envie de se replonger dans des images et des sons et d'aller en chercher encore davantage sur les protagonistes. De redécouvrir les grands classiques (ou les nouveaux) sous un jour différent, en étant plus attentif à la guitare électrique et à sa "répartie" par rapport à la voix du chanteur.