22.7.07

Besoin de me ressourcer

Depuis que je sais que j'ai des vacances, et surtout depuis que j'ai réservé les billets d'avion et de bateau, il m'est très difficile de travailler. Que ce soit au boulot ou chez moi, pour mon projet de fin d'année de master.
Les discussions des repas de midi tournent souvent autour des vacances.
Mes rêves se déportent en Grèce. J'ai modifié la bannière du blog.
Je cherche des infos sur des sites grecs au lieu de travailler.
J'ai envie de soleil et d'eau salée, d'une ambiance décontractée.
J'ai hâte d'y être !

www.folegandros.gr
www.in2life.gr

21.7.07

Le Temps des gitans transposé en "punk opéra"

Etant donné mon admiration sans limites pour le génie Kusturica, il m'a fallu quelque temps pour admettre ma (relative) déception quant à ce spectacle auquel j'ai assisté le 8 juillet dernier à l'opéra Bastille.
Pourtant, ce ne sont pas les images insolites ou burlesques qui manquent : l'opéra commence par l'entrée en scène d'un groupe d'oies... bien vivantes. Le "punk opéra" mélange plusieurs formes d'expression artistique : musique rock - par le No Smoking Orchestra... sans son bassiste - et théâtre - de nouveaux comédiens chanteurs ayant été recrutés -, mais aussi extraits du film original et nouvelles vidéos. Les costumes sont ultra colorés, les décors oscillent entre réalisme et onirime, parfois ce petit monde qui s'agite frise la provocation au spectateur, tellement il est "bordélique". La scène se transforme alors en champ de bataille et les décors en carton s'effondrent sous nos yeux. On n'hésite pas à utiliser des stratagèmes tout à fait visibles pour faire voler maisons ou personnages, on montre à outrance les moyens techniques mis en oeuvre pour parvenir à faire passer les idées. Exemple : le personnage de Perhan qui ouvre une petite trape et marche sur un tapis déroulant. Il avance mais fait du sur place, il n'a pas besoin de plus que ça pour rentrer chez lui.
Ce n'est donc pas le manque d'audace ou de créativité que l'on peut reprocher au cinéaste devenu metteur en scène d'opéra. Mais je trouve que l'histoire pâtit de ce foisonnement d'idées visuelles, comme si Kusturica avait tant souhaité s'adapter à la nouvelle mise en scène "opéra", qu'il en oubliait son scénario. Suivre le déroulement de l'histoire en lisant les paroles des chansons traduites en français sur un panonceau en haut de la scène, relève de l'exploit. Seuls ceux connaissant par coeur le film réussissent à s'y retrouver. Pour les autres, il s'agit d'une succession de scènes sans continuité compréhensible.
Heureusement donc que je connaissais le film original. Mais en même temps, cela était quelque peu handicapant : je recherchais la même émotion que m'avait procuré le film, mais la mise en scène distanciée ne le permettait pas. Je me rends compte maintenant à quel point je suis une adepte de la mise en scène de cinéma : vive les gros plans, les inserts, les musiques off, la combinaison de tous ces éléments qui permettent d'être dans une scène et non pas devant une scène. Le spectacle donné à l'Opéra Bastille m'a plus rappelé le concert du No Smoking Orchestra - le chanteur fou de la bande ayant hérité du rôle d'Ahmed, l'oncle mafieux. Ce spectacle était donc aussi l'occasion de retrouver la joyeuse énergie de cette bande, et de découvrir de nouvelles chansons endiablées, bien loin de la finesse d'un certain Bregovic dont je suis également fan.
Voir plus d'infos sur le spectacle sur le site kustu.com.

10.7.07

Life in a Bubble (Tel-Aviv)

Trois jeunes Israéliens, Noam, disquaire, Yali, gérant de café, et Lulu, vendeuse dans une boutique de produits de beauté, partagent un appartement dans un quartier branché de Tel-Aviv. Dans ce cocon quasi déconnecté de la réalité des territoires et des conflits politiques qui agitent le pays, ils mènent une existence tout à fait ordinaire, préférant se concentrer sur leur vie amoureuse. Leur quotidien va pourtant être bouleversé par l'arrivée d'Ashraf, un Palestinien dont Noam tombe amoureux.

Je suis sortie abasourdie de la projection de The Bubble, d'Ethan Fox. Après avoir suivi au quotidien ces jeunes gens au coeur de Tel-Aviv, après s'être attaché, avoir ri, aimé, pleuré avec eux, c'est difficile de s'en séparer aussi cruellement, sur une note aussi dramatique et pessimiste. La séquence d'ouverture, d'une intensité dramatique forte - au Check Point de Naplouse où les Palestiniens sont fouillés, une femme perd ses eaux et le bébé meurt avant l'arrivée d'une ambulance -, annonce déjà le douloureux final. Entre les deux, comme entre parenthèses, des moments d'insouciance, de beauté, d'échange, d'amour sont montrés. Il s'agit bien d'une "bulle" de bonheur, au milieu du conflit israëlo-palestinien. La ville de Tel-Aviv apparaît animée, agréable à vivre, lorsqu'on oublie ce qu'il y a autour. La "politique" est vécue par les protagonistes comme un sujet tabou, une menace plus ou moins définie. La bulle finit par éclater (comme une bombe) sous les pressions extérieures. La violence s'immisce de force dans la vie des personnages... jusqu'au désespoir.
De jeunes acteurs justes et émouvants au service d'un film courageux, qui s'attaque à la fois à deux sujets "chauds" - homosexualité, conflit israëlo-palestinien - pour nous livrer une histoire unique mais à résonance universelle.