C.R.A.Z.Y., la surprise québécoise
Quelle découverte agréable que ce C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée !
Le synopsis :
25 décembre 1960 : Zachary Beaulieu vient au monde entre une mère aimante et un père un peu bourru mais fier de ses garçons. De 1960 à 1980, entouré de ses quatre frères, de Pink Floyd, des Rolling Stones et de David Bowie, entre les promenades en moto pour impressionner les filles, les pétards fumés en cachette, les petites et grandes disputes et, surtout, un père qu’il cherche désespérément à retrouver, Zac nous raconte son histoire...
25 décembre 1960 : Zachary Beaulieu vient au monde entre une mère aimante et un père un peu bourru mais fier de ses garçons. De 1960 à 1980, entouré de ses quatre frères, de Pink Floyd, des Rolling Stones et de David Bowie, entre les promenades en moto pour impressionner les filles, les pétards fumés en cachette, les petites et grandes disputes et, surtout, un père qu’il cherche désespérément à retrouver, Zac nous raconte son histoire...
Pour en savoir plus sur le film, je vous invite à vous rendre sur le site officiel (où l'on réécoute aussi la chanson de David Bowie Ground Control To Major Tom) :
Il est difficile de tenter un angle d'approche tant ce film aborde de questions diverses ! Les relations père-fils mais aussi mère-fils, les relations fraternelles que l'on voit notamment à travers le personnage de Raymond, la religion et la foi, l'homosexualité et les difficultés qu'elle engendre au sein de la famille... n'en sont que quelques uns.
Petite analyse synthétique réalisée à partir de notes de production trouvées sur le Web :
1) une mise en scène étonnante
Elle est à l’image de la famille Beaulieu : parfois sobre, parfois éclatée. La difficulté était de trouver le juste équilibre entre des moments de transparence de la mise en scène, où l’histoire est au premier plan, et des moments où la technique du cinéma peut accompagner l’imaginaire fertile de Zac. Jean-Marc Vallée dit avoir voulu tout essayer : images gelées, brisures de son, silences étranges, effets de ralenti, de « ramping », montages «hip hop», cadrages inusités, focales extrêmes, éclairages à hauts contrastes, mouvements de caméra dramatiques... Avec ce scénario, il y avait la possibilité de jouer pleinement avec les images, la musique, les sons, le montage... De faire un spectacle.
Elle est à l’image de la famille Beaulieu : parfois sobre, parfois éclatée. La difficulté était de trouver le juste équilibre entre des moments de transparence de la mise en scène, où l’histoire est au premier plan, et des moments où la technique du cinéma peut accompagner l’imaginaire fertile de Zac. Jean-Marc Vallée dit avoir voulu tout essayer : images gelées, brisures de son, silences étranges, effets de ralenti, de « ramping », montages «hip hop», cadrages inusités, focales extrêmes, éclairages à hauts contrastes, mouvements de caméra dramatiques... Avec ce scénario, il y avait la possibilité de jouer pleinement avec les images, la musique, les sons, le montage... De faire un spectacle.
2) une certaine nostalgie
Le film cherche à récréer le style de l’époque, par des objets mais aussi par les sensations, celles que procurent le tissu synthétique ou la texture d’un microsillon. Les Beaulieu traversent les expériences et vieillissent, passent les modes, voient la société se transformer... alors que le seul grand changement notable de la famille tient sans doute à la priorité pour Gervais, le père, de changer d’auto tous les ans.
Le film cherche à récréer le style de l’époque, par des objets mais aussi par les sensations, celles que procurent le tissu synthétique ou la texture d’un microsillon. Les Beaulieu traversent les expériences et vieillissent, passent les modes, voient la société se transformer... alors que le seul grand changement notable de la famille tient sans doute à la priorité pour Gervais, le père, de changer d’auto tous les ans.
3) de la musique
La famille Beaulieu a réellement la musique dans la peau... Dès son plus jeune âge, Zachary se voit offrir toutes sortes d'instruments de musique... La musique relie véritablement tous les membres de la famille, avec le secret d'un disque cassé (comme la rupture entre père et fils, que Zachary cherchera à rétablir) et la reprise systématique de la chanson Emmenez-moi au bout de la terre, d'Aznavour, par le père lors des réunions de famille.
La famille Beaulieu a réellement la musique dans la peau... Dès son plus jeune âge, Zachary se voit offrir toutes sortes d'instruments de musique... La musique relie véritablement tous les membres de la famille, avec le secret d'un disque cassé (comme la rupture entre père et fils, que Zachary cherchera à rétablir) et la reprise systématique de la chanson Emmenez-moi au bout de la terre, d'Aznavour, par le père lors des réunions de famille.
Certaines chansons peuvent avoir un sens directement lié à l'histoire : "De façon ironique, quand le père casse les oreilles de Zachary avec la chanson d’Aznavour, Emmenez moi au bout de la terre..., il l’aide symboliquement à partir. Comme si Zachary suivait les préceptes de la chanson, il décide de son voyage, qui marque une rupture et un grand pas pour assumer sa différence. Et «Aller au bout de la terre», lui permet de revenir, plus fort. Autre exemple avec Patsy Cline (qui chante Crazy). Elle est LA chanteuse sentimentale des cœurs brisés. Or, dans la famille Beaulieu, le père est un vrai macho et tous ses enfants sont des garçons. Son cœur tendre, très féminin et non assumé, ne s’extériorise que par cette passion pour Patsy Cline et sa chanson, Crazy. C’est grâce à cette «faiblesse» - sa sensibilité - qu’il finit par évoluer. Enfin, grâce à Space Oddity de David Bowie, Zachary peut crier à Dieu «M’entends-tu ?» et s’adresser à lui en le défiant. Toutes ces chansons que l’on écoutait dans les années 70, ne sont pas un simple fond musical : les personnages du film ne se contentent pas de les entendre, ils vivent avec. Dans la famille Beaulieu, la musique a comme un pouvoir magique. A des milliers de kilomètres, l’osmose entre la mère et son fils peut encore s’exprimer à travers elle."
Véritable phénomène au Québéc - le film a cumulé 1 million d'entrées pour une population de 7 millions d'habitants ! - C.R.A.Z.Y a remporté pas moins de 14 trophées aux Jutra (l'équivalent des Césars), soit la totalité des récompenses qu'il convoitait ! Entre autres, le prix du meilleur film, celui de la meilleure réalisation, de la meilleure direction de la photographie (Pierre Mignot), du meilleur montage et celui du film s'étant le plus illustré hors Québec. Marc-André Grondin (Zac) a obtenu le prix du meilleur acteur, et ses "parents", les comédiens Danielle Proulx et Michel Côté, ont été récompensés dans les catégories meilleur acteur et meilleure actrice de soutien.
De quoi nous donner envie de découvrir davantage le cinéma québécois... et David Bowie.
En bonus, voici les paroles de la chanson Ground Control To Major Tom :
Ground control to Major Tom Ground control to Major Tom:
Take your protein pills and put your helmet on
Ground control to Major Tom: Commencing countdown engine's on
Check ig-nition and may God's love be with you
This is ground control to Major Tom, you've really made the grade!
And the papers want to know whose shirts you wear,
Now it's time to leave the capsule if you dare
This is Major Tom to ground con-trol, I'm stepping through the door
And I'm floating in the most peculiar way
And the stars look very different today
For here am I sitting in a tin can, far above the world
Planet Earth is blue and there's nothing I can do
BRIDGE
Though I'm passed one hundred thousand miles, I'm feeling very still
And I think my spaceship knows which way to go,
tell my wife I love her very much she knows
Ground control to Major Tom:
Your circuit's dead, there's something wrong.
Can you hear me Major Tom?
Can you hear me Major Tom?
Can you hear me Major Tom? Can you ...
Here am I floating round my tin can, far above the moon
Planet Earth is blue and there's nothing I can do
4 commentaires:
Décidément vous êtes unanimes sur ce film, les filles ;)
Ça m'étonnerait qu'il sorte ici...
À part ça, David Bowie, je te conseille fortement de plonger dedans ! J'A-DO-RE.
Ecoute Nuno, jte propose de devenir distributeur à Lisbonne. Comme ça tu ne seras plus frustré des non-sorties de certains films chez toi, et tu seras comblé ;p
(j'espère que ce film sera encore en salle quand tu viendras sur Paris!)
Ce serait pas mal ça, distributeur à Lisbonne. Pourquoi pas même avoir mon propre ciné ! Mais bon, on en reparle dans 10/15 ans...
C'est EXACTEMENT ça!
Si tu fais ça... je deviens ta programmatrice attitrée! ;)
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