28.5.06

Lecture(s)

Si mon déménagement à Créteil a eu de nombreux inconvénients, il a eu aussi un avantage fondamental : il a déclenché mon retour à la lecture, par plaisir et non plus dans un objectif universitaire. Prendre les transports une heure par jour pour aller au travail, dans une ligne de métro souterraine où il n'y a aucun paysage pour se distraire, m'a incitée à garder toujours un livre avec moi. Je m'installe dans le siège le plus éloigné du passage des voyageurs et je bouquine une demi heure à l'aller, une demi heure au retour.
J'ai recommencé à lire en décembre dernier, au moment où j'ai reçu par courrier une offre alléchante du club littéraire "Le grand livre du mois" : j'ai décidé de m'inscrire au club pour recevoir mes cinq premiers livres pour un euro.
J'ai donc commencé par L'enfant du Bosphore, de Caroline Bongrand. Il s'agit de l'histoire d'Antilogus, né dans une famille grecque d'Istanbul à la fin du XVIIe siècle, abandonné car circoncis de naissance (quelle malédiction !), et finalement adopté par un couple de Judéo-Espagnols. Son enfance de rêve, sa découverte de l'amour et du monde. Puis, lorsque le sultan ottoman met au ban les Juifs de l'Empire, le jeune homme part pour l'Amérique, seul chargé de la dernière fortune de son peuple. "De la chatoyante et cosmopolite Istanbul à l'Amérique, un magnifique voyage initiatique, sensuel comme un roman d'amour et tumultueux comme une épopée."
J'ai continué avec trois livres en grec offerts par mon père à Noël, qui m'ont permis de renouer un peu avec ma langue paternelle, trop peu parlée au quotidien. Curieusement, l'un de ces livres était le premier livre de Pierre Loti, Aziyadé (1879), donc j'ai lu une version traduite du français au grec ! Ce livre évoque l'histoire (presque autobiographique) d'un militaire de la marine anglaise à Istanbul, qui adopte le mode de vie stanbouliote et qui vit une histoire d'amour avec une jeune turque mariée, Aziyadé, à une époque où cela était complètement improbable. J'ai aussi découvert un écrivain grec vivant en Suède, Theodor Kallifatides, que j'ai beaucoup apprécié mais dont le dernier roman Sept heures au Paradis n'est pas (encore ?) traduit en français. Par contre quelques uns de ses précédents livres le sont et j'aimerais bien les découvrir. Quant au dernier livre de Vassilis Alexakis, dédié à sa mère et très autobiographique, il m'a quelque peu déçue après Les mots étrangers dont j'avais trouvé la thématique bien plus intéressante (la découverte et l'apprentissage du sango, une dialecte parlée en République centrafricaine, par Alexakis qui s'est ensuite rendu sur place à Bangui et nous fait part de son voyage et de ses impressions).
Ensuite, j'ai lu un roman policier dont l'action se déroule à Venise, Des amis hauts placés, de Donna Leon. Ce livre m'a permis d'avoir une vision de l'intérieur de la ville, et non plus la vision touristique édulcorée dont on a l'habitude. Il fait partie d'une série de romans policiers, dans lesquels le commissaire Brunetti est le personnage principal chargé de résoudre les énigmes qui se posent. Parfois un peu glauque dans ses descriptions réalistes (de scènes de mort), mais le plus souvent humoristique et critique, à l'image du commissaire.
J'ai enfin entammé la lecture de La plus belle histoire de l'amour, dont je vais continuer à vous faire de rapides comptes-rendus dans les prochains jours. Promis, la suite arrive !

2 commentaires:

Nuno Pires a dit…

Je regrette un peu, par moments, les deux heures de trajet quotidiens que je devais faire entre Fontainebleau et Paris... Les longs trajets sont des moments idéaux pour lire. Depuis que je suis ici je ne lis presque plus et ça me frustre un peu... surtout quand je regarde les livres qui m'attendent dans la bibliothèque ! Bonne lecture :)

Unknown a dit…

Mort en terre étrangère- Dona Léon
Un voyage surement ! Un hasard ou non ? Au moment où la Camorra de Naples laisse les détritus s’accumuler jusqu’au premier étage des immeubles, où l’on découvre que son buisines est la (non) gestion des déchets toxiques du Nord, pas que de l’Italie, et que toute la Campanie est gravement polluée avec des décharges gardées par des prostituées, je suis tombée sur ce polar, pour son auteur, qui entre Venise la belle et ses banlieues, dénonce le problème. Une belle histoire lente et prenante, plein de détails, de frissons et d’accablement… drôle d’Italie, qui fait pleurer, qui fait rêver !
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