19.6.06

John Lennon Unfinished Music

Cela fait quelques jours déjà que je suis allée voir l'exposition "John Lennon Unfinished Music" au musée de la Cité de la musique, mais je continue d'y penser régulièrement, comme cela arrive avec les films qui "marquent" l'esprit. Une exposition très riche, qui livre des clés pour comprendre l'univers tant musical que personnel de l'artiste, tout en dépeignant le climat politique, social et artistique de son temps.
Une biographie détaillée de John Lennon est proposée sur le site de la Cité de la musique : ici.
Je reprends un article descriptif de Laetitia Devillars (du site L'Internaute), en italique, auquel j'ajoute mes propres commentaires personnels.

Décryptage d'une pop star

Des manuscrits originaux prêtés par des collectionneurs, des kimonos appartenant au couple mythique John Lennon et Yoko Ono, un portrait du chanteur réalisé par Andy Warhol, des répliques de ses guitares, son harmonica, son clavier Vox et des films inédits tournés par John Lennon lui-même, autant d'objets que le visiteur pourra admirer durant cette exposition. Ces éléments rappelent le prestige et la carrière fabuleuse de celui qui fut le fondateur et le guitariste du célèbre groupe de rock anglais des années 60, les Beatles. Sur 900m², cette exposition d'envergure retrace en treize séquences la vie et le parcours musical de cet artiste. De l'enfance de John Lennon à sa mort tragique le 8 décembre 1980 à New York, cette rétrospective sur la vie et l'œuvre de cet homme engagé explore des cavités encore inconnues de cette icône de la pop anglaise.

Itinéraire vers le succès
Le ton est donné dès le début. Sur fond de "Working Class Hero", émouvant folk song, le visiteur peut découvrir un John Winston Lennon inventif, investi et tourmenté. On peut y voir le Daily Howl, journal qu'il écrit et dessine durant son adolescence ou ses bulletins scolaires qui révèlent un élève moyen au comportement agité. De son enfance à Liverpool jusqu'à son engagement pacifiste en passant par son rôle au sein des Beatles ou son implication dans l'avant-garde artistique de la deuxième moitié des années 60, les commissaires de l'exposition ont dressé un tableau des multiples activités et passions de cet artiste. Des caves de Hambourg au succès mondial des Beatles, chaque étape de son ascension est évoquée. La reconstitution du studio d'Abbey Road est l'un des points forts de cette exposition. Le visiteur plonge dans cette époque où les Beatles se consacraient essentiellement à l'enregistrement de leurs disques. Son rôle au sein de ce groupe est donc abordé avec simplicité. La musique reste évidemment un élément moteur dans sa vie mais elle ne pourrait être dissociée de ses convictions et de ses engagements que ce soit d'ordre politique, artistique ou humaniste. [...]
Cette première partie m'a renvoyée à ma propre enfance, où j'écoutais les disques des Beatles de mes parents. Ces disques ont été parmi les premiers à me familiariser avec la musique rock, et m'inspiraient des chorégraphies folles - celles que l'on conçoit quand on a l'imagination d'un enfant, pas encore formaté dans les "catégories" de danses du monde adulte. Ils étaient aussi pour moi cette langue encore inconnue, l'anglais, sauf évidemment pour la chanson Michelle ma belle que j'entonnais joyeusement. Alors j'ai souvent chanté en déchiffrant les paroles qui étaient mentionnées au dos des pochettes à la pomme verte, avant de commencer à en comprendre le sens.
Dans cette partie de l'exposition, j'ai plus été attirée par le témoignage de John Lennon sur son enfance et ses dessins d'adolescence, révélant déjà une imagination débordante. J'ai notamment découvert que les "champs de fraises" (Strawberry fields forever) n'étaient rien d'autre que le jardin d'un orphelinat de Liverpool où John aimait aller se réfugier étant enfant ! J'ai aussi apprécié les costumes, les vidéoclips et films de Richard Lester, parce que pour ce qui est des concerts des Beatles, j'en avais déjà vus plusieurs fois à la télévision (avec ces filles hystériques, qui criaient en signe de libération dans l'ambiance féconde de l'époque !).

Peace and love
[Sa relation bouleversante avec Yoko Ono] est l'objet de cette deuxième partie de l'exposition qui montre comment l'amour a transcendé l'artiste. Le visiteur franchit ainsi la porte de la galerie Indica de Londres où l'union entre John et Yoko vit le jour en 1966. Il peut même y lire le fameux Celing Piece, ce mot minuscule écrit au plafond, visible grâce à une loupe. Cette japonaise l'a conquis à la fois par son art et par son humour. Le visiteur peut y voir le célèbre "Bed-in" d'Amsterdam relatant leur voyage de noces où ils accueillirent la presse du monde entier dans leur lit pour lancer un appel à la paix et à l'amour. Ces moments de vie privée attestent de la créativité et de l'énergie de l'artiste. De quoi réconcilier les fans des Beatles avec celle qu'ils considèrent comme étant la source du démembrement du groupe mythique.
En effet, j'ignorais totalement quelle avait été l'influence de Yoko Ono dans la vie de l'artiste. On comprend qu'elle l'a familiarisé avec les courants d'avant-garde de l'époque, puisqu'elle-même était un membre actif du groupe Fluxus. Les actions de John Lennon et Yoko Ono se caractérisent par leur humour et leur audace : on s'amuse de voir comment la pochette d'un album (Two Virgins Unfinished Music), où ils apparaissaient nus, a été censurée par du papier kraft le recouvrant. On découvre aussi l'engagement politique du couple en faveur de la paix, avec ces fameux bed-in d'Amsterdam et de Montréal. Jusqu'à passer du côté de l'utopie, en lançant le concept d'un monde sans frontières. Enfin, on arrive à la mort de John Lennon, assassiné le 8 décembre 1980, à 40 ans, par un déséquilibré auquel il avait signé un autographe quelques heures plus tôt. Un plan-séquence de dix minutes, filmé par Raymond Depardon à Central Park à New York, transmet, par le silence pesant de ses fans, toute l'émotion qui entoure la disparition de l'artiste.
Finalement, on se rend compte que Lennon a incarné toutes les illusions politiques et artistiques de la deuxième moitié du XXe siècle ; et quand on voit où en est le monde aujourd'hui, la désillusion est difficile...

L'exposition se terminant le 25 juin 2006, il ne vous reste plus qu'une semaine pour en profiter.

1 commentaire:

Nuno Pires a dit…

L'expo m'a également beaucoup plu, lorsque je suis passé à Paris en octobre. Merci de me rappeler ce souvenir...