9.10.06

Nuit blanche : le stade Carpentier et la BNF

Pour cette 5e Nuit blanche artistique à Paris, j'ai décidé de découvrir un coin que je ne connaissais pas du tout : au Stade Carpentier, près de la Porte d'Ivry, était proposée toute une série d'installations, ambiances, espaces sportifs réappropriés par des artistes. J'ai remarqué que la plupart d'entre eux ont voulu jouer avec le vide et laisser libre cours à l'imagination du visiteur.

Notamment, Death of Glory, de Philippe Perrin, se situe dans la salle de boxe du stade, déserte : le ring de boxe est illuminé, tandis que la bande-son diffuse dans cet espace le combat mythique qui opposa Mohamed Ali et George Foreman en 1974 à Kinshasa. On déambule dans cet espace vide et on se projette imaginairement dans une autre temporalité.

Dans le gymnase, le court-métrage Navins of Bollywood, de Navin Rawanchaikul, était projeté en vidéo, accompagné de cette peinture monumentale, réalisée par l'un des derniers peintres d'affiches de cinéma indien. Le film, réalisé dans le style "bollywoodien", avec des parties musicales drôles, relate les aventures du personnage Navin, parti à la recherche de ses homonymes à travers les rues de Bombay.

Ensuite, petite halte dans un lieu de convivialité aux couleurs de l'Afrique : AFROdiziak... aphrOzidiaque... Pik niK AfrOdisiaque, proposé par Pascal-Marthine Tayou. Les drapeaux des divers états de l'Union Africaine forment avec le ciel nocturne un décor très particulier, complété par les tabourets, petites tables, chaises et fauteuils, tous en bois.

Le terrain de rugby offrait pour l'occasion une immense projection de L'Eclipse, de Laurent Grasso, "une vidéo qui joue avec des phénomènes solaires rares que l'on prend parfois pour surnaturels". L'artiste "interroge le pouvoir des images et invite à se projeter dans des zones mentales où le rêve remplace la réalité". Pour le coup, j'ai trouvé dommage qu'on ne puisse accéder à la pelouse pour mieux s'immerger dans ces images surprenantes.

Enfin, on a fait un grand détour jusqu'à la BNF, où une échelle était suspendue dans le vide, entre les quatre tours, offrant une image poétique très encline à la rêverie. Des faisceaux lumineux se posaient sur elle et la partie "jardin" de la bibliothèque, en son centre, était complètement transformée en paysage onirique grâce à de la fumée blanche et des spots bleus. Pour cette oeuvre nommée MR8 Co-Naissance, Thierry Dreyfus s'inspire de symbolique de la bibliothèque (la connaissance) et de son architecture verticale, et conçoit une installation qui investit le rapport entre ciel et terre. J'y suis repassée aujourd'hui et... quel désenchantement ! l'échelle n'y était plus.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça m'avait l'air super ! Ça donne envie d'être à Paris. Surtout aujourd'hui.

Anonyme a dit…

En voilà une manière originale et intéressante d'investir un lieu sportif! J'aurais aimé voir ça!