8.5.07

Loin d'elle

Lorsque Sarah Polley se met à la réalisation, cela donne quelque chose d'équivalent à son interprétation et à ses choix en tant qu'actrice (Ma vie sans moi et The secret life of words d'Isabel Coixet) : Loin d'elle, son premier film, regorge de sensibilité, de gravité et de pudeur.

L'histoire : Fiona et Grant sont mariés depuis 45 ans, ils ont surmonté les épreuves, l’usure du temps et s’aiment tendrement. Pourtant, Fiona a des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes. Apprenant qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer, elle décide de se faire admettre en maison spécialisée. Grant ne sait comment gérer cette séparation, rongé par la culpabilité. Impuissant, il regarde Fiona s’éloigner de lui et tomber amoureuse d’un autre patient. Grant arrivera-t-il à gérer la situation et ses sentiments ?

Ce film m'a forcément rappelé le film français Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman, avec Isabelle Carré, qui traite également de la maladie d’Alzheimer ; mais il diffère de celui-ci dans le sens où nous restons dans le monde de la réalité et de la conscience, il n'y a pas de volonté de transcrire à l'écran la perte de mémoire et la "folie" de manière surréaliste.
Nous suivons l'évolution de l'histoire du point de vue de celui qui reste lucide : Grant, le mari, et partageons avec lui les différentes phases qu'il traverse au contact de la maladie : l'espoir de la guérison, le déchirement de la séparation, la solitude, la désillusion, un nouveau "bonheur" possible...
Loin d'elle est posé, pudique, et accorde une place importante au contre-poids de la souffrance et de la solitude, et au message d'espoir (à travers notamment la figure amicale de l'aide-soignante).
Sarah Polley filme à fleur de peau les personnages (Julie Christie et Gordon Pinsent) et dévoile toute leur beauté à chaque instant - ce qui reste rare au cinéma, les personnes âgées étant généralement relayées aux rôles secondaires.
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