18.4.07

Un long jour à Athènes

En cette période d’étouffement médiatique autour des thèmes de la campagne électorale, et de préoccupations quotidiennes au travail, quel souffle d’air lorsque j’arrivais à me réfugier dans Un long jour à Athènes de Théodor Kallifatides. Je viens d’achever ce récit autobiographique en grec, ce qui me permettait de ne pas oublier ma langue paternelle et d’être déportée à quelques milliers de kilomètres pendant quelques minutes. (Mais ce livre est également disponible en français !)

L’auteur, installé en Suède depuis des années, rentre à Athènes pour assister non pas à l’enterrement de son père, mais à l’extraction de ses os de la terre. C'est l'occasion de déterrer aussi son passé, vécu il y a longtemps dans cette ville. Les souvenirs épars se mêlent avec fluidité au présent – où demeure une relation forte avec son frère. Sans excès de sentimentalisme, et avec souvent des notes d’humour tendre, il évoque la relation parentale et familiale, mais aussi différents moments de sa vie en Grèce avant le départ pour la Suède, depuis son enfance à son séjour à l’armée.


Je me suis bien reconnue, malgré la différence d’âge avec l’auteur, dans sa description de son sentiment d’entre-deux pays, dans l’arrachement du pays d’origine couplé de l’idée de non-retour possible, mais aussi dans l’adaptation à un autre pays, qui devient peu à peu la nouvelle « patrie ». Kallifatides dépeind la société grecque avec un regard qui vient à la fois de l'intérieur et de l'extérieur, à la fois empathique et critique.

Un récit sans prétentions, très humain, entre l’autobiographie intimiste et l'ironie amère plus distanciée. Efharisto, babako mou.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ma chère fille,
C’est un plaisir de voir que le livre, que je t’ai offert, t’a plu. Il y a quelques années, j’avais vu un entretien de l’auteur du livre à la télévision grecque lors d’une de ses visites à Athènes. J’avais aimé sa personnalité et la façon avec laquelle il s’exprimait. Et maintenant toi me confirmes qu’il s’agit d’un bon écrivain. C’est très bien.
Gros bisous de ton babako.
H(Elie)coptère