18.6.09

Impressions de Cuba

Ce voyage à Cuba a été rêvé depuis plus de dix ans... Peut-être depuis la sortie du film Buena Vista Social Club de Wim Wenders, un vrai succès populaire en Grèce ; peut-être bien aussi depuis la diffusion de la première chanson du groupe de rap cubain Orishas à la radio (écoutée pendant mes premières vacances en Espagne, un vrai succès populaire là-bas !).
Pour notre premier contact avec le pays, nous avons choisi de loger chez l'habitant, dans des "casas particulares" qui détiennent une autorisation du gouvernement cubain pour accueillir des touristes. Un petit risque, quand même : la première nuit, nous avons bien failli nous retrouver sans toit, ou du moins sans lit, car ne nous voyant pas arriver notre hôte avait cru bon de prendre d'autres occupants ! Mais comme on dit, c'est un mal pour un bien, puisque nous nous sommes finalement retrouvés chez une famille chaleureuse et attentionnée, avec un des plus célèbres barmen de La Havane comme hôte. Habiter avec une famille cubaine, ça a d'abord été de manger de bons plats (trop) copieux et des fruits frais fantastiques (et réviser mon vocabulaire : ananas = piña, mangue = mango, goyave = fruta bomba o guayaba, papaye = papaya). Mais ça a aussi et surtout été de pouvoir discuter et échanger sur tout et rien (sauf le régime, bien sûr) et au fil des discussions, d'en apprendre plus sur la vie des Cubains.


Après une semaine de séjour seulement, nous nous sommes fait une opinion du pays assez mitigée : il y a tant de contrastes ! Nous avons été émerveillés par l'architecture et les paysages, et conquis par la bonne humeur communicative des Cubains dans les rapports les plus personnalisés ; mais nous avons aussi été confrontés à la pauvreté et la sollicitation (beaucoup de quêteux, même des enfants, demandent une moneda à tout étranger, parfois avec insistance - sans doute le tourisme qui a fait des ravages) et à la décrépitude des édifices dans tous les quartiers un peu trop loin des yeux des touristes.


Il y a aussi un fort contraste entre les discours révolutionnaires des affiches et la vie quotidienne des Cubains. Le système communiste entraîne un manque d'ambition personnelle (si ta petite affaire marche trop bien, c'est l'État qui la récupère !), et une sorte de nonchalance (combien de fonctionnaires en train de se tourner les pouces aux entrées des édifices publics, voire de dormir !). Les slogans révolutionnaires témoignent du manque de liberté d'expression, pas d'opposition présente, et ne cherchez même pas la publicité, ça n'existe pas...
Il faut d'ailleurs savoir que personne à Cuba ne lira ces lignes, parce que l'accès à Blogger, espace de liberté s'il en est, est tout simplement bloqué. Le mot blog lui-même est une menace et toute page le contenant peut être interdite (!)...


A côté de ça, Cuba est un pays tranquille, calme, où l'on se sent en sécurité. Nous avons appris que ce sont sans doute les peines de prison encourues qui freinent l'agressivité et préviennent la délinquence (10 ans de prison pour vol avec agression et même pour consommation de drogue !). Du coup, il ne faut pas craindre d'être attaqué, mais plutôt d'être arnaqué. Il faut prendre avec prudence les prix annoncés verbalement, qui peuvent être gonflés. Autant demander le coût d'un trajet à l'avance et le renégocier, pour ne pas avoir de surprises...

Après un voyage aussi dépaysant, dans un système de société aussi différent, je me sens prête à voyager partout dans le monde... mais surtout à y retourner. Pour le moment, je ne vais que finir de trier mes plus de mille photos et vous proposer quelques séries thématiques...

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