My Blueberry Nights, le goût de la vie
Mais, c'est la première fois que le réalisateur hong-kongais collabore avec des acteurs anglais et américains. Et ce n'est pas la seule originalité de ce film.
Il est évidemment très difficile d'égaler à mes yeux ce chef d'oeuvre qu'est In the mood for love, encore plus parce qu'il a été le film par lequel j'ai découvert l'univers de ce cinéaste. Mais, je dois dire que The Blueburry Nights m'a offert des instants de délectation esthétique, où j'avais l'impression de "boire" ses belles images tout en entrant complètement dans l'histoire.
L'histoire : Après une rupture douloureuse, Elizabeth (Norah Jones) se lance dans un périple à travers l'Amérique, laissant derrière elle une vie de souvenirs, un rêve et un nouvel ami (Jude Law) - un émouvant patron de bar - tout en cherchant de quoi panser son coeur brisé. Occupant sur sa route des emplois de serveuse, Elizabeth se lie d'amitié avec des clients dont les désirs sont plus grands que les siens : un policier tourmenté et sa femme qui l'a quitté, une joueuse dans la deveine.
Par sa confrontation avec ces quatre personnages, par sa capacité d'écoute et de réconfort, Elizabeth réussira elle aussi à guérir de ses propres tourments et à se réconcilier avec elle-même. Comme un effet de miroir inversé : c'est en se rendant compte à quel point d'autres sont malheureux, ou tout simplement différents, qu'elle pourra se reconstruire. Pour une fois, et c'est l'originalité majeure de ce film de Wong Kar-Wai, on termine sur une note pleine d'espoir.