Sur les pas de Gilbert Duclos...
Gilbert Duclos est un photographe montréalais qui, dans sa démarche artistique, pratique la "photo de rue", dans la lignée de Robert Doisneau ou Cartier-Bresson. Gilbert Duclos a été tristement rendu célèbre pour avoir photographié dans une rue de Montréal, en 1987, une jeune fille à son insu, qui a porté plainte pour atteinte à la vie privée. Il s'est retrouvé en procès pendant de longues années... La Cour suprême du Canada l'a finalement condamné en 1998 à payer une amende de 2000 dollars de dommages et intérêts... (Mais quels dommages exactement ? Des moqueries à l'école, semblerait-il.)
Cela ne l'a pas empêché de continuer à photographier des gens dans les espaces publics des villes qu'il visitait, toujours à leur insu bien évidemment. Demander leur autorisation aurait gâché tout le naturel de ces clichés "volés". La rue est parfois très généreuse, mais il faut savoir observer et cueillir ce qu'elle offre.
J'ai eu la chance de voir Gilbert Duclos en conférence à l'UQAM dans le cadre du cours de photo numérique du samedi. Nous avons parcouru une sélection de ses photos les plus marquantes et discuté de sa démarche. Un petit résumé de cette intervention a d'ailleurs été publié sur le blogue du cours d'initiation à l'image numérique.
Gilbert Duclos a réalisé un documentaire sur l’histoire de la photographie de rue et le droit à l’image, qui s'intitule : La rue zone interdite. Il a aussi publié un recueil de ses photographies - sans passer par une maison d'édition (trop risqué!) - nommé simplement : Gilbert Duclos Photographies 1977- 2001. Ce livre, mis en page selon les goûts du photographe, s’est mérité le prix Grafika 2002.
L'une des choses que j'ai appréciée, en parcourant son œuvre, c'est qu'il était difficile de "dater" les photos. Certaines de ses photos récentes auraient pu être prises bien des années auparavant, surtout dans une ville comme Paris qui a gardé intacte son architecture au fil des ans. Et les émotions que dégagent les personnes dans la rue sont intemporelles.
Gilbert Duclos nous a incités à prendre des photos de rue pour documenter notre époque. Ce qui nous semble banal aujourd'hui sera peut-être exceptionnel dans 50 ans. Comme un bon vin, une photo "documentaire" mûrit avec le temps !
Cette rencontre m'a beaucoup fait réfléchir et inspirée. Je me suis rendue compte qu'il était extrêmement difficile de photographier des personnes à leur insu aujourd'hui sans se sentir quelque part coupable. On fait toujours semblant de regarder ailleurs, de photographier l'architecture derrière le sujet... J'utilise aussi de plus en plus la technique de viser "au pif", sans regarder dans le viseur. Cette méfiance des gens à l'égard de l'objectif photographique est surtout présente dans nos sociétés occidentales (peur de la récupération commerciale de notre image). A Cuba, je m'étais sentie plus libre de photographier, voire même incitée par des sourires et des regards bienveillants.
Pour en savoir plus sur l'oeuvre du photographe, visiter le site de Gilbert Duclos. Pour plus de détails sur la jugement de la Cour suprême du Canada, il existe un article sur Wikipedia.
Cela ne l'a pas empêché de continuer à photographier des gens dans les espaces publics des villes qu'il visitait, toujours à leur insu bien évidemment. Demander leur autorisation aurait gâché tout le naturel de ces clichés "volés". La rue est parfois très généreuse, mais il faut savoir observer et cueillir ce qu'elle offre.
J'ai eu la chance de voir Gilbert Duclos en conférence à l'UQAM dans le cadre du cours de photo numérique du samedi. Nous avons parcouru une sélection de ses photos les plus marquantes et discuté de sa démarche. Un petit résumé de cette intervention a d'ailleurs été publié sur le blogue du cours d'initiation à l'image numérique.
Gilbert Duclos a réalisé un documentaire sur l’histoire de la photographie de rue et le droit à l’image, qui s'intitule : La rue zone interdite. Il a aussi publié un recueil de ses photographies - sans passer par une maison d'édition (trop risqué!) - nommé simplement : Gilbert Duclos Photographies 1977- 2001. Ce livre, mis en page selon les goûts du photographe, s’est mérité le prix Grafika 2002.
L'une des choses que j'ai appréciée, en parcourant son œuvre, c'est qu'il était difficile de "dater" les photos. Certaines de ses photos récentes auraient pu être prises bien des années auparavant, surtout dans une ville comme Paris qui a gardé intacte son architecture au fil des ans. Et les émotions que dégagent les personnes dans la rue sont intemporelles.
Gilbert Duclos nous a incités à prendre des photos de rue pour documenter notre époque. Ce qui nous semble banal aujourd'hui sera peut-être exceptionnel dans 50 ans. Comme un bon vin, une photo "documentaire" mûrit avec le temps !
Cette rencontre m'a beaucoup fait réfléchir et inspirée. Je me suis rendue compte qu'il était extrêmement difficile de photographier des personnes à leur insu aujourd'hui sans se sentir quelque part coupable. On fait toujours semblant de regarder ailleurs, de photographier l'architecture derrière le sujet... J'utilise aussi de plus en plus la technique de viser "au pif", sans regarder dans le viseur. Cette méfiance des gens à l'égard de l'objectif photographique est surtout présente dans nos sociétés occidentales (peur de la récupération commerciale de notre image). A Cuba, je m'étais sentie plus libre de photographier, voire même incitée par des sourires et des regards bienveillants.
Pour en savoir plus sur l'oeuvre du photographe, visiter le site de Gilbert Duclos. Pour plus de détails sur la jugement de la Cour suprême du Canada, il existe un article sur Wikipedia.
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